Le choix de Safran de construire de nouvelles usines au Maroc plutôt qu’en France traduit la volonté de l’industriel aéronautique de ne pas dépendre d’une « source unique », a expliqué jeudi son directeur général sur BFM Business.
Safran, notamment producteur de moteurs d’avions de ligne, dont les monocouloirs Airbus A320neo et Boeing 737MAX aux carnets de commandes remplis, a lancé lundi près de Casablanca les travaux d’un nouveau complexe industriel, incluant une unité d’assemblage final de moteurs, une première hors de France pour lui.
« Nous avons une stratégie, depuis quelques années, de résilience. C’est-à-dire que nous ne souhaitons pas au niveau de notre chaîne d’approvisionnement être dépendants d’une source unique ou de points de défaillance uniques », a développé Olivier Andriès.
« On avait le choix entre continuer d’investir et d’étendre nos activités sur le site de Villaroche (en Seine-et-Marne, ndlr) ou bien d’investir en dehors de France. Et on a décidé de le faire hors de France, donc, au Maroc, pour avoir effectivement cette double source », a-t-il ajouté.
Il a salué dans le Maroc un pays « qui est plein de talents, qui est en pleine dynamique. Sous l’impulsion du roi (Mohammed VI), il y a une vraie dynamique industrielle. Il y a des infrastructures qui sont très modernes. Il y a des talents, des écoles d’ingénieurs qui sont formidables. Et puis il y a un environnement macroéconomique stable ».
La politique du groupe l’amène par ailleurs « régulièrement à investir en France », a-t-il remarqué.
En cette semaine de présentation du projet de loi de finances, le patron du Medef Patrick Martin a dit mercredi redouter une « surenchère » fiscale « qu’immanquablement certaines formations politiques vont jouer pendant les débats ».
De son côté, M. Andriès, qui avait affirmé en avril qu’il n’était « plus question aujourd’hui d’investir en France dans une ville qui est détenue par une majorité écologiste », après des critiques formulées l’année précédente par des élus « verts » de Rennes contre l’implantation d’une fonderie avec 500 emplois à la clé, a regretté jeudi que le pays semble vivre parfois « dans une bulle ».
Celui qui est également président en exercice du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) a estimé que « globalement, on a tendance à oublier en France (…) qu’avant de redistribuer la valeur, il s’agit d’abord de la créer », d’autres pays ayant compris selon lui l’importance « d’avoir une politique accueillante vis-à-vis des investisseurs ».






