Ecrit par S.E. I
A l’occasion de l’élaboration de chaque loi de finances, la soutenabilité des finances publiques s’érige parmi les premières orientations. Le Budget 2025 ne déroge pas à la règle d’autant plus que depuis quelques années, l’endettement public a emprunté un profil ascendant qui suscite les appréhensions des économistes.
La problématique de l’endettement commence à susciter les inquiétudes même des pouvoirs publics qui malgré les crises se succédant gardent un œil sur la soutenabilité des finances publiques. Ainsi pour l’exercice 2025, le gouvernement compte mettre en œuvre des réformes ambitieuses notamment la révision de la Loi Organique relative à la loi de Finances, avec l’adoption d’une règle budgétaire axée sur un objectif d’endettement à moyen terme. Les derniers chiffres publiés dans le bulletin mensuel de la TGR indiquent que les charges en intérêts de la dette ont été de 30,9 Mds de DH à fin août 2024 contre 26,1 Mds de DH à fin août 2023, en hausse de 18,6% ou +4.861 MDH. Ce qui pèse lourdement sur le budget de l’Etat appelé à honorer ses engagements notamment en matière de protection sociale.
Cette réforme intégrera également les EEP à caractère non marchand dans le champ de la Loi Organique relative à la Loi de Finances, avec l’établissement des prévisions de leurs recettes et dépenses ainsi que des recettes affectées et l’exécution de leurs budgets conformément aux mêmes principes régissant les opérations du budget général. Cette réforme, semble-t-il, permettra de plafonner les recettes affectées auxdits EEP autorisées par la Loi de Finances en transférant l’excédent au budget général, dans le but de rationaliser la gestion des ressources et d’augmenter les recettes de l’Etat.
Il ressort également du rapport d’exécution budgétaire et de cadrage macroéconomique triennal accompagnant le projet de loi de finances (PLF) de l’année prochaine que le gouvernement va poursuivre la mise en œuvre de la loi-cadre sur la réforme fiscale afin d’assurer l’équité fiscale et l’élargissement de l’assiette sans alourdir la pression sur le tissu entrepreneurial national.
Les EEP logés à la même enseigne
Aussi, le gouvernement s’attachera-t-il à rationaliser les dépenses publiques d’une part, et à renforcer les ressources de l’Etat d’autre part, notamment à travers le développement de financements innovants, de l’optimisation de la gestion du portefeuille public et la poursuite de la réforme des EEP.
Le gouvernement poursuivra la maîtrise de la trajectoire des finances publiques, avec l’objectif de réduire le déficit budgétaire à 4% du PIB en 2024, 3,5% en 2025 et 3% en 2026 avec un niveau d’endettement à moins de 70% du PIB d’ici 2026. La réalisation de ces objectifs permettra également de soutenir une croissance économique prévue à 4,6% en 2025 contre 3,3 % en 2024.
Sur cette base, la détermination de l’équilibre budgétaire 2025 prendra en compte les enjeux majeurs de la gestion des finances publiques, en préconisant une approche de maîtrise et de rationalisation des dépenses publiques.
On notera à ce titre la réduction des dépenses du personnel. Il s’agira à ce titre de se limiter aux besoins strictement nécessaires en matière de création de nouveau postes budgétaires. L’accent sera par ailleurs mis sur le redéploiement des postes budgétaires pour couvrir les déficits au niveau territorial.
S’agissant des dépenses de fonctionnement, l’accent sera mis sur la rationalisation de l’utilisation de l’eau, de la réduction de la consommation d’électricité en encourageant l’utilisation des énergies renouvelables et optimiser les dépenses liées à l’eau et à l’électricité.
En matière d’investissement, les orientations porteront entre autres sur la régularisation au préalable de la situation juridique du foncier avant toute programmation de nouveau projet, en respectant les dispositions législatives et réglementaires relatives à l’expropriation pour utilité publique. Il est également prévu la limitation des frais d’acquisition des véhicules, de construction et d’aménagement des locaux administratifs.
Ces orientations vont s’appliquer aussi aux Services de l’Etat Gérés de manière autonome, aux comptes spéciaux du trésor et aux établissements publics.
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