Si une majorité des Startups assure avoir adapté sans grande difficulté leur travail au contexte imposé par le Covid-19, les effets de la crise fragilisent leur situation financière. A côté des problèmes de trésorerie, plus de la moitié des startups en situation de levée de fonds sont soumises au report des négociations avec les investisseurs. L’étude menée par StartupSquare dévoile également les pistes pour remédier à cette situation.
Le tissu économique dans son ensemble fait face à une onde de choc sans précédent à cause du Covid-19. Les impacts de la crise sont disparates mais toutes les entreprises se retrouvent en ligne de front, chacune selon ses moyens à tenter de survivre à ce raz-de-marée. S’il est évident qu’un sauvetage s’impose notamment pour les grandes entreprises à importance systémique, les autres structures qu’elle que soit leur taille sont tout aussi vitales pour la résilience d’écosystèmes entiers face à la crise économique annoncée.
Dans ce sens, StartupSquare a mené une étude auprès des Startups pour mesurer les répercussions de la crise sanitaire sur la vie de ces entités et autant dire qu’il y en a… beaucoup.
Si 87% des entrepreneurs sondés assurent avoir, sans grande difficulté, adapté leur travail au contexte, l’étude de StartupSquare relève que cette résilience et adaptation varient selon le stade de développement commercial des startups ou des secteurs d’activités. Ainsi, les startups mid-stage (1-2 ans) sont moins impactées que les startups matures dont le processus de développement est avancé. Cet état de fait est à mettre sur le compte de leur forte croissance et la faible structure de leurs coûts. La crise a même été une opportunité pour les Startups qui opèrent dans l’e-commerce, l’edtech et la fintech.
Nonobstant, 13% des startups interrogées (dont une sur cinq ayant plus de 2 ans) ne pensent pas pouvoir survivre à la crise.
Le verrou financier
La crise a provoqué un ralentissement voire un arrêt de l’activité commerciale provoquant de sérieuses difficultés financières qui engagent même la survie de ces entreprises. En effet selon l’étude de StartupSquare, 64% des entreprises sondées déclarent disposer de moins de 3 mois de trésorerie.
Elles conçoivent leur stratégie de développement à flux tendu commercialement, et les imprévus financiers pèsent lourd sur leur avenir. Dans le même sillage, 2 startups sur 3 sondés ont perdu au moins un marché à cause de la pandémie, et estiment à 39% la baisse de leur chiffre d’affaires.
On apprend ainsi qu’à l’exception des startups proposant des solutions de substitution à la mobilité, toutes les autres sont confrontées à des problèmes de trésorerie, de financement et à un manque cruel de perspectives.
Aussi, plus de la moitié des startups en situation de levée de fonds sont-ils soumises aujourd’hui au report des négociations avec les investisseurs.
« En effet, les priorités des corporates ayant évolué du fait de la crise, les projets des startups sont les premiers à être remis en question. En effet, la nature même, éminemment innovante, de ces projets, inquiète en temps de crise les décideurs averses au changement. Cette erreur est trop souvent commise par les grands groupes qui oublient souvent que l’adaptation à la crise aurait pu être réalisée grâce aux innovations », analyse StartupSquare.
Les incertitudes induites par la crise provoquent une incapacité des startups à appréhender les conséquences sur leurs activités et génèrent de nombreuses inquiétudes.
Des subventions pour survivre au déluge
Tout au long de ces trois mois les autorités publiques ont mis en œuvre plusieurs mesures d’aides au tissu économique et pas plus tard que ce lundi 15 juin, la Caisse Centrale de Garantie a démarré son dispositif de relance à travers deux produits que sont Relance TPE et Damane Relance.
La préparation de l’après Covid-19 est décisive dans la survie voire la relance de la machine économique. Et pour les startups sondées par StartupSquare, en écartant celles pour lesquelles l’épidémie a été synonyme de croissance, il ressort clairement que la priorité est accordée aux aides financières, qu’elles prennent la forme de subventions (40 % des sondés) ou de prêt à taux 0 (23 % des sondés) d’une part ou de réduction des coûts notamment les charges sociales (10 % des sondés) et loyer (66 % des sondés).
« Il apparaît que la mobilisation des acteurs de l’écosystème, étatiques, institutionnels ou privés, n’est pas suffisante pour protéger les emplois du secteur. Plus grave encore, cette absence de soutien met en péril la valeur technologique proposée par ces entreprises pour le pays tout entier. La crise a montré que le Maroc se devait d’acquérir une autonomie technologique de nature à lui permettre de dépasser les crises futures », estime-t-on.
StartupSquare rappelle que les startups se sont mobilisées au pic de la crise pour contribuer à l’effort national, en mettant à disposition des autorités tout leur savoir faire pour lutter contre l’épidémie.
Impression 3D d’équipement de sécurité, purificateurs d’air, e-santé, modélisations de l’épidémie, solution de paiement à distance ou encore e-éducation sont quelques exemples de l’impact de ces jeunes pour assurer une continuité d’activité nationale et la protection des acteurs en première ligne.
Pourtant, un entrepreneur sur 10 a été aidée selon l’étude, quand tous ont contribué à la lutte contre le SARS-Cov-2.
« Et le privé, souvent plus promouvant de ces nouvelles technologies y a contribué à hauteur de 50%. Il ressort de ce fait que les nobles volontés d’indépendance technologique, souvent formulées comme stratégiques pour le Maroc, n’ont pas été accompagnées dans les fait par les moyens de leurs ambition. Pourtant, ces jeunes à la pointe de l’innovation n’ont souvent pas besoin de grand chose pour survivre, un “pas grand chose” qu’on ne leur accorde pas, un “pas grand chose” qui s’il avait été concédé par les organismes étatiques aurait pu, contribuer à nous armer contre les crises futures, un “pas grand chose” vital pour l’écosystème des startups au Maroc », conclut l’étude.