La crise sanitaire s’est abattue d’une manière foudroyante sur pratiquement tous les secteurs et dont l’impact s’avère différencié. Le secteur de la construction n’est pas en reste comme en témoigne la baisse des ventes du ciment.
En effet, bien que les professionnels avisent à chaque fois qu’il ne faut pas se fier uniquement aux ventes de ciment comme principal baromètre pour s’enquérir de l’état du secteur, il sied de rappeler que les secteurs de sidérurgie et d’acier non plus n’ont pas été épargnés.
Les derniers chiffres publiés par la DEPF relatifs à la conjoncture du mois de mai attestent d’une baisse vertigineuse des ventes du ciment. Il s’agit d’une chute importante occasionnée par les conditions particulières de l’état d’urgence sanitaire actuelle. Cette baisse s’est poursuivie au mois de mai 2020, marquant une régression de 50,5%, après -54,9% en avril et -28,2% en mars 2020. Ainsi, les livraisons de ciment se sont repliées de 25,1% au terme des cinq premiers mois de 2020, après une augmentation de 2,2% il y a une année.
Pour d’amples détails, la baisse la moins importante des livraisons concerne particulièrement le segment d’infrastructure qui préserve son évolution positive à fin mai 2020 (+9,2%), à l’inverse des autres segments qui continuent d’afficher des retraits significatifs par rapport à l’année dernière suite à la mise en place des mesures de contournement de la crise sanitaire.
Ralentissement des encours de crédits
Du côté des opérations de financement du secteur de l’immobilier, le ralentissement du rythme de croissance de l’encours des crédits à l’immobilier se maintient au terme des quatre premiers mois de 2020, marquant une hausse de 2%, après +3,2% il y a un mois et +3,8% un an plus tôt. Cette évolution est à lier à la décélération de la progression de l’encours des crédits accordés à l’habitat à +2,2%, soit son plus faible niveau, après +5,3% un an auparavant, conjuguée à l’accentuation du recul de celui des crédits alloués à la promotion immobilière à -2,7%, après -1,1%.
D’après les prévisions des analystes de CFG Bank, les crédits à l’habitat devraient subir une baisse continue attribuable à l’effet combiné d’une baisse de la production des crédit immobiliers en lien avec le ralentissement économique prévu en 2020 et la baisse du pouvoir d’achat qui en découlerait, et à l’effet positif de la possibilité de report des échéances des crédits immobiliers tel qu’annoncée par les autorités sur les encours du crédit à l’habitat. Les crédits aux promoteurs immobiliers devraient pour leur part subir l’impact de l’arrêt des mises en chantier durant la période de confinement sanitaire et d’une conjoncture économique difficile post confinement qui serait peu propice au secteur.
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