Dans un souci de poursuivre sa stratégie de digitalisation et d’améliorer ses services et alléger les exigences faites à ses usagers, l’Office des Changes a procédé à la mise en ligne de sa plateforme SMART (Système de Management des Autorisations, Reporting et Traitement). L’institution a expliqué les vertus de cette plateforme via un communiqué publié le 23 mars dernier. Entre autres avantages de ladite plateforme, les inscrits peuvent accéder à un espace où ils peuvent déclarer, à distance et en toute sécurité, leurs transactions commerciales et financières avec l’étranger.
En temps normal, l’annonce pourrait être qualifiée d’un bon point pour l’Office, mais dans les circonstances actuelles, elle risque de passer inaperçue voire même pointée du doigt. En cause, des réserves de change sous pression à cause d’un ralentissement du commerce extérieur, de l’arrêt des voyages de et vers le Maroc, d’une éventuelle baisse des transferts des avoirs des MRE, de celle des investissements étrangers… Autant d’indicateurs de mauvaise augure pour nos réserves à un moment où le Maroc a choisi l’élargissement de sa bande de fluctuation.
C’est pour dire que le timing est mal choisi pour communiquer sur la dématérialisation des changes qui se traduit entre autres par une accélération notamment des demandes de dérogations formulées par les opérateurs économiques. Lesquelles dérogations auront un effet négatif sur les réserves de change.
En ce moment de crise, l’Office des changes devra plus se concentrer sur tout ce qui est autorisé par voie réglementaire et suspendre tout ce qui est dérogatoire jusqu’à nouvel ordre.
La pandémie continue de faire ses ravages aussi bien sur le plan économique que social. Les économies les plus fortes tirent la sonnette d’alarme craignant des taux de croissance négatifs avec des retombées sociales dramatiques. Plus dure que la crise financière de 2008, l’économie mondiale est quasiment à l’arrêt et les conséquences sur notre balance de paiements ne pourraient être que brutales.