Au niveau national, la croissance économique a connu une accélération de 1,5% en 2022 à 3,4% en 2023, résultat d’une amélioration de 3,5%, après 3,4%, de la valeur ajoutée non agricole, et d’un léger redressement de 1,4%, après une contraction de 11,3%, de celle agricole. La croissance de l’économie nationale devrait revenir à 2,8% en 2024 avant de s’accélérer à 4,5% en 2025. C’est ce qui ressort du dernier conseil de BAM tenu ce 25 juin.
A moyen terme, les activités non agricoles devraient se raffermir à des rythmes de 3,8% en 2024 et de 4,1% en 2025, à la faveur notamment des différents chantiers lancés et programmés, de la poursuite de la dynamique des activités liées au tourisme et de la consolidation de la consommation des ménages en relation avec le repli de l’inflation et les revalorisations salariales. En revanche, la production agricole resterait tributaire des conditions climatiques.
Ainsi, tenant compte d’une récolte céréalière estimée par le Département de l’Agriculture à 31,2 millions de quintaux, la valeur ajoutée agricole reculerait de 6,9% cette année, avant de rebondir de 8,6% en 2025 sous l’hypothèse d’un retour à une récolte céréalière moyenne de 55 millions de quintaux. Au total, la croissance de l’économie nationale devrait revenir à 2,8% en 2024 avant de s’accélérer à 4,5% en 2025.
Sur le plan des comptes extérieurs, après une quasi-stagnation en 2023, les exportations de biens devraient s’améliorer de 4,4% en 2024 et de 8,9% en 2025, tirées essentiellement par les ventes du secteur automobile et de phosphates et dérivés qui atteindraient respectivement 185,1 Mds et 88,5 Mds de DH en 2025. En parallèle, et après un repli de 2,9% en 2023, les importations augmenteraient de 6,1% puis de 9,7%, en lien en particulier avec une progression des acquisitions de biens d’équipement et de consommation, tandis que la facture énergétique connaitrait un allègement cette année, suivi d’un alourdissement de près de 5% en 2025 à 125,1 Mds de DH.
Pour leur part, les recettes de voyages poursuivraient leur performance avec des accroissements annuels de 5,8% pour se situer à 117,2 Mds en 2025. De même, les données disponibles laissent présager une poursuite de la tendance haussière des transferts des MRE, avec des améliorations de 1,9% cette année et de 5,3% en 2025 à 123,7 Mds. Dans ces conditions, et après une atténuation exceptionnelle à 0,6% du PIB en 2023, le déficit du compte courant avoisinerait 1,7% du PIB en 2024 et 2,7% en 2025.
Par ailleurs, les recettes des IDE, après un niveau relativement bas en 2023 équivalent à 2,4% du PIB, se renforceraient à près de 3,1% du PIB en 2024 et en 2025. Au final, et tenant compte des financements extérieurs prévisionnels du Trésor, les avoirs officiels de réserve continueraient de se renforcer pour atteindre 382 milliards de dirhams à fin 2024 et 395,6 Mds à fin 2025, représentant ainsi une couverture avoisinant les 5 mois et demi d’importations de biens et services.
Pour ce qui est des conditions monétaires, le besoin de liquidité bancaire devrait s’atténuer légèrement, revenant de 111,4 Mds à fin 2023 à 109,8 Mds de DH à fin 2024, avant de se creuser à 133,6 milliards à fin 2025, tiré principalement par l’expansion prévue de la monnaie fiduciaire. Tenant compte de ces évolutions, des prévisions de la croissance non agricole et des anticipations du système bancaire, la progression du crédit au secteur non financier devrait s’accélérer de 2,7% en 2023 à 4,4% en 2024 et à 5,2% en 2025. S’agissant du taux de change effectif réel, considérant le différentiel d’inflation avec les principaux partenaires et concurrents commerciaux et sa hausse en termes nominaux, il devrait poursuivre sa légère appréciation à des taux de 0,5% en 2024 et de 0,2% en 2025 après 0,8% en 2023.
Sur le volet des finances publiques, l’exécution budgétaire au titre des cinq premiers mois de 2024 fait ressortir une amélioration de 10,8% des recettes ordinaires portée par l’augmentation des rentrées fiscales. En parallèle, les dépenses globales se sont alourdies de 1,2%, tirées par celles au titre des biens et services, alors que les charges de compensation et les dépenses d’investissement se sont inscrites en baisse.
Au regard de ces réalisations, de l’ouverture de crédits supplémentaires au titre du budget général d’un montant de 14 Mds de DH, dont près de la moitié consacrée aux revalorisations salariales décidées dans le cadre du dialogue social, ainsi que de l’actualisation de ses projections macroéconomiques, Bank Al-Maghrib table sur une stabilité du déficit budgétaire à 4,4% du PIB cette année et son allègement à 4,1% en 2025.
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