S’il y a quelques mois tous les analystes s’accordaient y compris la Banque Centrale à dire que l’inflation est une inflation importée, aujourd’hui le Wali de Bank Al Maghrib annonce à l’occasion de la tenue trimestrielle du Conseil qu’elle est d’origine interne et externe. Détails.
L’inflation a poursuivi son accélération entamée depuis septembre 2021 pour atteindre en août son plus haut depuis mars 1992. Elle s’est établie à 7,7% en juillet et à 8% en août, portant sa moyenne à 5,8% sur les huit premiers mois de l’année.
Cette évolution reflète principalement l’accroissement des prix des produits alimentaires et des carburants et lubrifiants.
Les produits alimentaires à prix volatils se sont renchéris de 13,1% en moyenne en juillet et août après 6,4% au deuxième trimestre et ceux inclus dans l’inflation sous-jacente ont vu leurs prix progresser de 14,3% au lieu de 12%.
Par ailleurs, la diffusion de la hausse s’élargit. Sur les 116 sections de produits et services qui composent le panier de référence de l’indice des prix à la consommation, 60,3% ont connu une augmentation de plus de 2% en août contre 42,2% en janvier 2022 et 23% en moyenne entre 2018 et 2019.
La persistance des prix élevés des matières premières alimentaires et énergétiques porterait l’inflation à un niveau élevé en 2022, soit 6,3% au lieu de 1,4% en 2021. En 2023, l’inflation devrait revenir à 2,4% en moyenne.
Sa composante sous-jacente devrait s’accélérer de 1,7% en 2021 à 6,3% en 2022, tirée principalement par sa composante alimentaire, avant de se modérer graduellement et ressortir à 2,5% en moyenne en 2023.