Ecrit par Lamiae Boumahrou |
Depuis l’annonce des nouvelles mesures de restriction le 2 août, après une courte reprise de certaines activités, le gouvernement ne s’est toujours pas manifesté concernant les mesures d’accompagnement. Le CVE, quant à lui, a disparu des radars. Une réunion sera probablement tenue juste après les élections apprend-on auprès du ministère des Finances.
Depuis sa dernière apparition en avril 2021, après la tenue de la 12ème réunion de travail, le Comité de veille économique (CVE) a disparu des radars. On n’en entend plus parler alors que sa mission, crise sanitaire oblige, devrait être toujours en vigueur. En effet, le gouvernement, en raison de la crise sanitaire qui continue de faire des ravages, a décidé de mettre en arrêt plusieurs secteurs économiques notamment l’évènementiel qui venait à peine de redémarrer.
Une reprise qui n’a pas trop duré au grand malheur des opérateurs qui malgré la crise ont dû investir pour pouvoir reprendre leur activité. Les nouvelles restrictions du gouvernement du 2 août suite aux recommandations du Comité scientifique et technique sont tombées comme un couperet.
Fermeture des restaurants et cafés à 21 h ; fermeture des hammams, salles de sports et piscines fermées ; interdiction de l’organisation de tout événement (mariages, fêtes funérailles…), autant de restrictions dont les conséquences économiques risquent d’être très lourdes. Des milliers d’employés ont été, une fois de plus, mis au chômage forcé sans aucune alternative. Sans parler des difficultés financières dans lesquelles baignent les opérateurs concernés par la fermeture.
Malheureusement le même scénario se répète. Les personnes travaillant dans ces activités sont livrées à elles-mêmes. Comment vont-elles survivre ? Comment vont-elles subvenir à leurs besoins les plus élémentaires surtout en cette période de rentrée scolaire ? Qui se préoccupe de cette frange de la société sacrifiée sur l’autel de la situation épidémiologique ?
Personne. Car rien ne presse du moment où ceux qui prennent ces décisions continuent de percevoir leur salaire et de maintenir leur niveau de vie. On se demande d’ailleurs pourquoi les deux comités, à savoir le CVE et le Comité scientifique et technique, ne travaillent-ils pas de concert pour prendre des mesures d’accompagnement en parallèle des mesures restrictives.
Faut-il rappeler que les employés des secteurs concernés par les restrictions n’ont perçu l’indemnité forfaitaire qu’après des mois de l’arrêt d’activité. Sans compter les personnes non déclarées, travaillant dans l’informel, qui n’ont même pas eu droit aux 2.000 DH.
Une crise sociale qui ne fait que s’accentuer suite à des décisions que beaucoup jugent de hasardeuses. Mais cela ne semble pas déranger plus que ça le gouvernement dont les membres sont plutôt occupés de mener tambour battant leur campagne électorale.
Contacté par nos soins, le ministère des Finances nous a affirmé que le CVE va se réunir, probablement, après le 8 septembre soit après les élections. Y aura-t-il reconduction des mesures de soutien afférentes aux secteurs impactés par la décision du 2 août ?
C’est la question que se posent aujourd’hui tous ceux qui ont été astreints à baisser les rideaux. Encore faut-il que le Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Coronavirus « La Covid-19 » soit encore en mesure de financer de telles mesures.
Il faut dire qu’à ce jour nous ignorons la situation financière du Fonds. Une Fonds qui, rappelons-le, doit non seulement financer les mesures d’accompagnement mais également la campagne de vaccination. Nous ne savons non plus si le Fonds a été réalimenté ou pas sachant qu’en avril 2021 on parlait déjà d’asséchement du Fonds. Une question qui reste en suspens en attendant les précisions du ministère des Finances.