Interviewé par Lamiae Boumahrou |
Habib Adnan, Directeur du Système d’Information de Lydec, revient sur l’enjeu de l’intelligence artificielle et de la Data analytique dans la gestion des métiers de la Lydec.
EcoActu.ma : Dans quel cadre s’inscrit la participation de Lydec à la deuxième édition de la Spring School Data Science organisée, du 8 au 12 mai 2023, par l’Ecole Centrale Casablanca ?
Habib Adnan : Lydec sponsorise cet évènement autour de la Data analytique et y participe en animant une conférence pour partager son retour d’expérience et avoir cette perspective industrielle sur des aspects théoriques, notamment ceux qui sont liés aux mathématiques et l’intelligence des données.
Quelle part occupe l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies dans la gestion déléguée par la Lydec au niveau du Grand Casablanca ?
La sensibilisation autour du digital est au niveau gouvernemental, portée par les plus hautes instances. Et Lydec ne fait pas une exception. Elle est sur le digital et opère une transformation profonde par rapport à ces métiers que nous réalisons différemment pas juste pour automatiser les actes métiers mais plus pour simplifier les processus et les étapes au profit du citoyen et de l’investisseur au niveau de Casablanca.
Cela concerne l’utilisation de la technologie et de l’intelligence artificielle pour mieux connaître nos clients. Il faut savoir qu’aujourd’hui l’exigence des clients est multipliée par 10. Le client est convaincu que la Lydec doit connaître ses comportements de consommation, ses besoins…
Ce que nous ne pouvons pas faire sans disposer de l’internet des objets et de la data analytique.
Quelles sont les réalisations chiffrées de l’impact de l’utilisation de ces technologies sur les métiers de la Lydec ?
Ce qui est aujourd’hui visible par le client ce sont les plateformes web. Donc les opérateurs économiques notamment les industriels disposent d’une plateforme web sur laquelle ils peuvent agir avec Lydec. Nous faisons déplacer le front office. Il faut savoir que le Casablancais, quelle que soit sa qualité, est doté de moyens technologiques qui lui permettent d’interagir de manière directe avec Lydec.
Avec cette interaction, nous avons rendu l’ensemble du back office complètement transparent notamment à travers la nouvelle application Lydec 7/24 qui permette une interaction avec les services et d’éviter le déplacement des clients.
Concernant l’intelligence de la donnée, nous faisons beaucoup de traitement sur l’étude de consommation et la compréhension de l’évolution urbanistique du grand Casablanca. Ces traitements sont faits par des modèles d’analytique et de l’intelligence artificielle.
Le rendement du réseau de l’eau est passé de 60 à 78%. Comment l’IA et la DATA ont-ils contribué à cette performance ?
C’est le résultat de plusieurs années de labeur. Premièrement, ça a commencé par une numérisation des réseaux avec un système d’information géographique sur lequel on trace l’ensemble des réseaux. Ensuite de l’utilisation des différentes technologies à l’instar de la technologie d’hydrophone qui nous permet d’écouter les bruits au niveau des conduites, détecter les fuites et par la suite intervenir.
Aussi nous utilisons des smarts balls (balles dotées d’intélligence) que nous faisons rouler au niveau des conduites pour pouvoir écouter, observer et remonter les événements. L’objectif principal est d’identifier rapidement les fuites. Moins de fuites, meilleur rendement. C’est d’ailleurs ce qui nous positionne aujourd’hui à un niveau satisfaisant par rapport aux rendements.
Certes les efforts ne sont pas suffisants. C’est pourquoi nous ne cessons d’améliorer notre rendement car comme vous le savez l’eau est une ressource rare.
Dans le contexte actuel marqué par une sècheresse alarmante, quelles sont les mesures que Lydec compte prendre pour mieux rationaliser l’utilisation de l’eau ?
Lydec ne ménage aucun effort pour rationaliser de l’utilisation de l’eau qui est une priorité. L’efficacité dans la distribution des ressources en eau est l’ADN de Lydec. D’ailleurs nous ne cessons de revoir nos procédures, nos processus, notre manière de faire pour préserver au mieux cette ressource.