Elle s’appelle Margaret Keenan, elle aura 91 ans la semaine prochaine et elle est la première personne à avoir reçu une injection du vaccin Pfizer-BioNTech au Royaume-Uni, mardi 8 décembre un peu avant 7 heures, à l’hôpital universitaire de Coventry, dans le centre de l’Angleterre. « C’est comme recevoir un cadeau d’anniversaire en avance », a-t-elle déclaré, selon la BBC.
Le Royaume-Uni est le premier pays au monde à avoir donné son feu vert au vaccin codéveloppé par la firme américaine et une start-up allemande, et il est le premier à lancer sa campagne vaccinale, mardi matin. A l’occasion, les officiels britanniques ont tenu à célébrer « le début de la fin » de la pandémie, à en croire Stephen Powis, le directeur médical du NHS England (le service public de santé anglais). Mais aussi un vrai « V-Day », selon Matt Hancock, dans une référence au VE-Day, qui commémore la fin de la seconde guerre mondiale en Europe, le 8 mai 1945 : le ministre de la santé a multiplié les déclarations triomphales ces derniers jours, vantant « l’avance » du Royaume-Uni, dont l’agence du médicament, la MHRA, a donné son feu vert au vaccin Pfizer dès le 2 décembre.
Les premiers cartons du vaccin Pfizer-BioNTech avaient quitté l’usine de Puurs, en Belgique, vendredi 4 décembre, dans des semi-remorques banalisés, puis ont emprunté discrètement le tunnel sous la Manche. Une fois sur le sol britannique, cette première livraison de 800 000 doses a été stockée dans un entrepôt top secret, précieusement conservée à – 70 °C avant d’être distribuée par lots de 975 doses dans environ soixante-dix hôpitaux britanniques, sélectionnés pour organiser la première campagne vaccinale contre le coronavirus du monde occidental.
Les premières injections sont administrées à des personnes de plus de 80 ans, convoquées à l’hôpital pour l’occasion, ou déjà hospitalisées et sur le point de quitter l’établissement.