Les prix du phosphate brut se sont établis à 300 dollars la tonne en novembre, en baisse de 5,5% sur un mois, après un rebond de 80% en janvier-octobre.
De leur côté, les prix du DAP se sont établis à 666 dollars la tonne en novembre, en baisse de 8% sur un mois, portant leur baisse à 8% sur un an. Les contraintes sur l’offre et les prix élevés en 2022 auraient commencer à peser sur la demande mondiale (défi de disponibilité et d’abordabilité des engrais), selon la DEPF.
Les cours des produits phosphatés ont été soutenus sur les premiers mois de 2022 par des coûts élevés des intrants (ammoniac, souffre), de l’énergie, du transport et des récoltes agricoles. La demande a été relativement forte dans certains pays, notamment l’Inde (pour reconstituer ses stocks).
Les importations indiennes de DAP prévues pour 2022 devraient augmenter d’au moins 40%, car le plafonnement des prix de détail et le système de subventions protège le marché local des prix internationaux élevés.
Les prix du DAP ont été également impactés par des restrictions sur les exportations de la Chine et de la Russie, deux principaux fournisseurs de phosphates. En effet, la Chine a suspendu les exportations de DAP jusqu’en juin 2022, avant de les soumettre à un système de quotas10, pour garantir la disponibilité intérieure, réduisant ainsi considérablement l’offre mondiale.
De même, la Russie a imposé des restrictions sur les exportations d’engrais jusqu’en juin 202211, supprimant ainsi près de 15% de l’approvisionnement mondial.
En termes de perspectives, le marché des phosphates reste confronté à des incertitudes sur l’offre et sur l’évolution des prix énergétiques et agricoles. Alors que la destruction de la demande reste prédominante sur les marchés des phosphates, la réduction attendue de l’offre en provenance de Chine et de Russie devrait limiter toute pression sur les prix à court terme.