Faisant suite à la chronique intitulée « Questions légitimes posées aux responsables de la qualité sanitaire des aliments consommés par les marocains » récemment publiée sur EcoActu.ma en date du 11 mai 2023, l’Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA) a souligné que les actions qu’il entreprend sont basées sur des données scientifiques.
Concernant le point relatif à la viande bovine brésilienne :
L’ONSSA a communiqué à ce sujet sur les différents médias (presse écrite, électronique, télévision et radio) informant l’opinion publique de la procédure de contrôle strict à laquelle sont soumis les bovins importés.
Les contrôles sanitaires des bovins importés interviennent à plusieurs étapes avant d’autoriser leur admission définitive sur le territoire national :
Au niveau du pays exportateur, les bovins ne peuvent être importés qu’à partir de pays qui ont des statuts sanitaires favorables répondant aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé Animale et avec lesquels l’ONSSA a conclu un modèle de certificat sanitaire ; en plus et avant l’exportation des bovins vers le Maroc, ils sont soumis à des contrôles sanitaires, une quarantaine et des analyses de laboratoire dans le pays exportateur et sous contrôle des autorités vétérinaires officielles du pays exportateur ;
Au Maroc, une fois que les bovins arrivés, ils sont soumis à deux types de contrôle par les services vétérinaires de l’ONSSA:
- Un contrôle à l’arrivée au niveau des postes d’inspection frontaliers (les ports) qui concerne la vérification des documents accompagnant les animaux et leur conformité par rapport aux conditions sanitaires exigées par l’ONSSA (certificats sanitaires, bulletins d’analyse, etc.).
- Un contrôle physique afin de s’assurer de leur état sanitaire et de leur conformité par rapport aux documents les accompagnant.
- Les bovins sont ensuite dirigés vers des lazarets agréés par l’ONSSA où ils sont mis en quarantaine. Durant cette période, le contrôle de leur état sanitaire est assuré par un vétérinaire sanitaire mandaté sous la supervision du service vétérinaire provincial de l’Office. Aussi, des prélèvements sont réalisés sur le lot de bovins importé et analysés dans les laboratoires de l’ONSSA afin de s’assurer de l’absence de maladies contagieuses chez ces bovins.
Au terme de ces contrôles, seuls les bovins en bonne santé, indemnes de toute maladie contagieuse et répondant aux exigences sanitaires de l’ONSSA sont définitivement admis sur le territoire national.
D’autre part et dans le cadre du plan de contrôle et de surveillance des viandes rouge au niveau des abattoirs agrées, les services de l’ONSSA réalisent plusieurs prélèvements d’échantillons pour l’analyse et la recherche des résidus des médicaments vétérinaires afin de s’assurer de leur salubrité.
Concernant le point relatif à l’intoxication supposée être en lien avec la consommation des fraises :
En effet, et suite aux investigations menées par les autorités compétentes nationales et les résultats d’analyse au laboratoire, il s’est avéré que les fraises ne sont nullement responsables de l’intoxication alimentaire dont a été victime la famille dans la ville de Taroudant.
Il est à préciser que l’ONSSA communique régulièrement sur la gestion et le contrôle de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques dans les activités agricoles notamment sur les fruits et légumes. En effet, grâce à son réseau de laboratoires opérationnels dans le domaine de contrôle des produits phytopharmaceutiques (4 de l’ONSSA et 5 laboratoires privés agréés), l’ONSSA ne cesse de renforcer le contrôle sur les résidus des produits phytopharmaceutiques sur les fruits et légumes à travers des plans de contrôle mise en œuvre chaque année sur l’ensemble du territoire national.
L’importation et l’utilisation de ces produits font l’objet d’une procédure stricte d’homologation de la part de l’ONSSA et doivent respecter des critères de sécurité selon les exigences internationales en vigueur dans ce domaine.
En effet, les produits phytopharmaceutiques, avant leur mise sur le marché, font l’objet d’une évaluation sur la base des données toxicologiques, écotoxicologiques, analytiques, physicochimiques et biologiques permettant de vérifier leur efficacité et leur innocuité vis-à-vis de la santé humaine, animale et de l’environnement.
Les décisions d’homologation délivrées par l’ONSSA pour chaque produit phytopharmaceutique comportent toutes les informations pour une utilisation raisonnable, sûre et efficace, en l’occurrence la dose à respecter, le délai avant récolte à partir duquel la récolte est possible et le nombre de traitements à ne pas dépasser, ceci pour une bonne efficacité du produit, mais aussi pour que le produit réponde à l’exigence de la LMR (Limite Maximale de Résidus) réglementaire.
Il est à signaler que seules les sociétés agréées pour l’exercice des activités de fabrication, de l’importation des produits phytopharmaceutiques sont éligibles à demander l’homologation des produits phytopharmaceutiques.
En plus, les services de l’ONSSA procèdent également au contrôle régulier des résidus des produits phytopharmaceutiques dans les produits agricoles aussi bien au niveau du marché local qu’à l’importation.
-Au niveau du marché local
L’ONSSA établit et met en œuvre chaque année des plans de contrôle et de surveillance des résidus de produits phytopharmaceutiques dans les fruits, légumes, aromates et autres produits agricoles niveau des exploitations agricoles, du commerce (marchés de gros et grandes surfaces) et des unités de conditionnement et de stockage et ce dans l’objectif de s’assurer de la salubrité des produits commercialisés.
Ces échantillons sont prélevés dans toutes les régions du Royaume et sont transmis aux laboratoires de l’ONSSA pour investigations analytiques. En cas de non-conformité, l’ONSSA procède à la destruction des récoltes non-conformes en collaboration avec les autorités locales, aux enquêtes au niveau des champs, à l’avertissement des agriculteurs concernés et à la notification des non-conformités aux responsables des marchés de gros et des Grandes et Moyennes Surfaces.
A fin avril de cette année, 1984 prélèvements ont été réalisés, dont 514 au niveau du marché de gros, 488 dans les champs, 556 dans les stations de conditionnement et les unités de stockage, 297 dans les grandes et moyennes surfaces et 129 au niveau des commerces. A l’issue de ces contrôles, 2195 kg de marchandise a été détruites.
A titre indicatif, l’ONSSA est passé de 710 échantillons analysés en 2018, à 5000 échantillons sur le marché local et 3000 échantillons sur les végétaux importés.
Résultat, le taux de non-conformité a connu une baisse par rapport aux années précédentes.
-Contrôle à l’importation
Le contrôle des résidus des produits phytopharmaceutiques se fait d’une façon systématique à l’importation au niveau des postes frontaliers pour les produits agricoles importés, notamment le thé, les céréales et légumineuses, les fruits et légumes frais, les fruits secs et les épices. Au cas où des non-conformités sont constatées, les produits en question sont systématiquement refoulés vers le pays d’origine et ne sont pas admis sur le territoire national.
D’ailleurs, le système RASFF de l’Union Européenne (Rapid Alert System for Food and Feed) permet à tous les pays qui exportent des produits alimentaires vers le marché de l’UE (États membres de l’UE ou autres pays) de recevoir des notifications relatives aux produits alimentaires via ce système.
En 2022, le RASFF a émis 829 notifications sur les fruits et légumes, dont seulement 2 concernaient le Maroc.
Cela atteste que les fruits et légumes produits au Maroc sont d’une qualité fiable en termes de sécurité et de salubrité.
- Concernant le point relatif à la salubrité de la viande de poulet industriel
A ce sujet, l’Office National de sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires tient à préciser qu’il n’a pas été informé ni de la réalisation l’étude en question ni destinataire de ses résultats ; de même, l’origine des viandes prélevées objet de l’étude en question n’est pas précisée.
Il est cependant important de préciser qu’en 2022 et dans le cadre de ses missions, l’ONSSA a effectué un contrôle de près de 170.000 tonnes de viandes de volailles dans les abattoirs avicoles agréés dont 1299 tonnes de viandes impropres à la consommation ont été saisies et détruites.
Aussi, au 31 décembre 2022, 30 abattoirs avicoles, 46 ateliers de découpe de viandes blanche, 20 établissements de viandes séparées mécaniquement (VSM), 127 établissements de préparation de produits à base de viandes ont été agréés par l’ONSSA. Ces établissements mettent en place un plan d’autocontrôle pour s’assurer de la salubrité des produits avant leur mise sur le marché. En 2022, ces établissements ont fait l’objet de 1632 visites d’inspection par les Services vétérinaires de l’ONSSA.
Entre 2021 et 2022, 654 analyses de dénombrement d’E. Coli ont été réalisées au niveau des Laboratoires Régionaux d’Analyses et de Recherches relevant de l’ONSSA sur des viandes de volailles et des produits à base de viandes de volailles (produits de la charcuterie et viandes séparées mécaniquement). Les non conformités relevées ont concerné 1% des échantillons de viandes de volailles, 2% des produits de charcuterie et 8% de VSM. Ainsi, il ressort que les non-conformités concernent principalement les viandes séparées mécaniquement qui sont destinées à une transformation ultérieure moyennant un traitement thermique permettant la destruction de E. coli entre autres. Aussi, des actions ont été menées par les services de l’ONSSA auprès des établissements concernés pour remédier à ces non-conformités.
Aussi, l’ONSSA met en place annuellement un plan national de surveillance des résidus chez la volaille. Ce plan vise, entre autres, la recherche des résidus des médicaments vétérinaires dans les échantillons de viandes de volailles prélevés au sein des élevages avicoles (dinde et de poulet de chair) ainsi que dans les abattoirs agréés. En 2022, 204 prélèvements ont été réalisés pour la recherche des résidus d’antibiotiques chez la volaille dont les résultats d’analyses se sont révélés conformes.
D’un autre côté, il convient de rappeler que depuis juin 2022, le Maroc fait partie des pays autorisés par l’UE pour exporter les produits à base de viandes de volailles traitées thermiquement vers les pays de l’Union Européenne, et ce, suite à une série d’audits effectués au Maroc par les experts de l’UE sur l’ensemble de la filière avicole nationale. Les résultats de ces audits ont confirmé que le système de contrôle sanitaire mis en place par l’ONSSA ainsi que les conditions sanitaires des élevages avicoles et de production des viandes de volailles, autorisés par cet office sont équivalentes à celles de l’UE.
Aussi, le Plan Stratégique National de Prévention et de contrôle de la résistance aux antimicrobiens vise entre autres la surveillance des résistances aux antibactériens par la mise en place d’un plan de surveillance spécifique. Ce plan a concerné 1313 échantillons d’origine aviaire. Les isolats d’E. Coli analysés ont montré un niveau de résistance faible à modéré selon l’antibiotique testé.
Ainsi, dans le cadre du programme établi par l’ONSSA pour lutter contre l’antibiorésistance, une convention de partenariat a été signée en 2021 entre le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts et les partenaires sectoriels concernés par la lutte contre l’antibiorésistance dans le secteur de l’élevage et dans la chaîne alimentaire. Cette convention vise à mutualiser les efforts de toutes les parties prenantes au plan stratégique national de prévention et de contrôle de la résistance aux antimicrobiens pour une utilisation prudente et raisonnée des antimicrobiens et la lutte contre l’antibiorésistance.
D’autres actions ont visé le renforcement des capacités des organisations professionnelles et des vétérinaires en matière d’utilisation des antibiotiques et de biosécurité à travers l’organisation d’ateliers de formation pour la filière avicole.
- Concernant le point relatif aux actions de communication :
L’Office déploie tous les moyens de communication pour le partage d’informations, et ce, via les médias traditionnels (la télévision, la radio, la presse écrite et électronique) et les médias sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, LinkedIn et YouTube) qui sont alimentés quotidiennement et qui permettent d’interagir directement avec les consommateurs et les professionnels.
L’ONSSA dispose d’un portail d’informations qui fournit une variété de ressources en lien avec ses missions et attributions.
Des journées de sensibilisation sont également organisées afin d’informer les professionnels sur les bonnes pratiques à suivre.
L’Office met également à la disposition du consommateur et du professionnel, un centre de relation (080 100 36 37) afin de répondre à toutes leurs interrogations et demandes d’information.