Ecrit par la Rédaction |
Les mécanismes d’ajustement carbone aux frontières de l’Union européenne définiront le seuil d’émissions de gaz à effet de serre à partir duquel une activité économique serait considérée comme polluante et devrait donc payer une taxe pour ses exportations vers l’Union européenne.
A quelques mois de l’entrée en vigueur de la taxe carbone, les rencontres de sensibilisation avec les opérateurs s’enchaînent en vue de les préparer au nouveau régime de la taxation carbone à l’entrée de l’UE. La dernière en date est le webinaire organisé le 12 avril par l’ASMEX sous le thème : « Les mécanismes d’ajustement carbone aux frontières de l’union européenne ».
Ce nouveau dispositif sera opérationnel dès le 1er octobre 2023 et concernera en premier temps l’industrie de ciment, de fer et d’acier, d’aluminium, d’électricité, ainsi que l’hydrogène…
Décarboner constitue un levier de profitabilité et de compétitivité pour les entreprises marocaines tout en limitant leurs fuites carbones.
L’ASMEX (Association Marocaine des Exportateurs) a organisé en partenariat avec la chambre de commerce Belgo-Luxembourgeoise au Maroc (CCBLM) un webinaire pour sensibiliser les opérateurs marocains aux nouvelles exigences européennes, notamment celles de « La Taxe Carbone ».
Le webinaire, qui s’est tenu le 12 avril, avait pour thème « Les mécanismes d’ajustement carbone aux frontières de l’Union européenne » et a rassemblé plus de 200 entreprises. Le vice-président de l’ASMEX et président du pôle logistique, Abdelaziz Mantrach, a souligné l’importance de la décarbonation des entreprises exportatrices pour mesurer leurs empreintes carbones, gagner en compétitivité et éviter les pénalités qui seront appliquées sur les produits intensifs en émissions de gaz à effet de serre.
L’Europe étant le premier client des exportations nationales marocaines, il est crucial pour les entreprises marocaines de se préparer aux nouvelles exigences européennes en matière de neutralité carbone d’ici 2050.
L’ambassadrice de la Belgique à Rabat, son Excellence Mme. Véronique Petit, a salué les efforts du Maroc en matière de développement durable et a souligné que même si le nouveau dispositif comporte des défis, il pourrait également contenir des opportunités pour le Maroc afin de continuer à se positionner comme un partenaire stratégique de l’Union européenne.
Yves Melin, avocat associé chez Reed Smith, a expliqué que les mécanismes d’ajustement carbone aux frontières de l’Union européenne (MACF) définiront le seuil d’émissions de gaz à effet de serre à partir duquel une activité économique serait considérée comme polluante et devrait donc payer une taxe pour ses exportations vers l’Union européenne.
Ces mécanismes entreront en vigueur le 1er octobre 2023 avec une phase de transition de 3 ans, instaurant ainsi une concurrence loyale entre les produits européens et ceux importés.
La taxe carbone visera principalement les exportations de ciment, de fer et d’acier, d’aluminium, d’électricité et d’hydrogène. À l’avenir, elle pourrait également s’étendre à d’autres secteurs tels que l’industrie agroalimentaire, le textile et la construction automobile.
Les exportateurs marocains sont donc appelés à s’inscrire massivement dans cette démarche de décarbonation afin de gagner en compétitivité, préserver leurs parts de marché et faire du Royaume une destination de production industrielle neutre en carbone.
L’idée d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’Union européenne n’est pas nouvelle. Elle avait été proposée par l’Union européenne en 1991 et est revenue à l’agenda de la Commission européenne fin 2019. À travers ces mécanismes, les entreprises exportatrices, y compris les entreprises marocaines, devront se tourner vers des technologies plus propres et vertes, tout en optimisant leurs coûts de production et en réduisant leur consommation énergétique.