Au terme des deux premiers mois de l’année en cours, il ressort des indicateurs publiés par les institutions productrices de statistiques que les différentes branches sectorielles ont affiché des évolutions contrastées. En ce qui concerne les anticipations pour les trois prochains mois, on constate que les chefs d’entreprises sondés prévoient une amélioration de la production et des ventes dans l’ensemble des branches d’activité à l’exception de ceux opérant dans l’ « électrique et électronique » et du « textile et cuir » où ils s’attendent plutôt à une stagnation pour des raisons liées à la demande.
En matière d’investissement, les analystes prétendent que l’effort devrait se maintenir, en phase, notamment avec le bon comportement des crédits à l’équipement, des importations de demi-produits et des dépenses d’investissement du Budget de l’Etat (respectivement 1,8%, 5,3% et 26,5% à fin février 2019 ). A titre de rappel, au début de l’exercice en cours, la Commission interministérielle des investissements a approuvé 28 projets d’investissements pour un montant de 23 Mds de DH, permettant de générer plus de 4.346 emplois directs et 7.934 emplois indirects.
Recul des biens d’équipement de 11,3%
Reste que l’analyse des achats des biens d’équipement baromètre de l’investissement privé révèle une tendance baissière qui peut être interprétée différemment.
Les chiffres publiés par la DEPF à fin mars révèlent un mouvement baissier des importations, sur fond de recul des produits énergétiques mais également des biens d’équipement.
Les importations de biens d’équipement, premier poste des importations marocaines, se sont élevées à 18,8 milliards de dirhams, soit une baisse de 11,3% sur une année. Cette évolution est due au recul des importations de la plupart des produits de ce groupement, notamment les achats de diodes et transistors (-85,7%). De même, la facture énergétique a enregistré un repli de 8,7% pour s’établir à 11,2 milliards de dirhams, en rapport avec la baisse des achats de gaz de pétrole et autres hydrocarbures (-25,4%) et de l’énergie électrique (-97,4%). Compte tenu de ces évolutions, la part des achats de biens d’équipement et de produits énergétiques dans le total des importations recule de 3,5 points, soit 39,3% à fin février 2019 contre 42,8% une année auparavant.
Concernant les autres postes de produits, les achats de demi-produits se sont améliorés de 5,3% à près de 17 milliards de dirhams. Cette évolution recouvre une progression des importations des demi-produits en fer ou en aciers et de celles des fils, barres et profilés en cuivre de 97% et 55% respectivement.
La baisse des importations des biens d’équipement permet de jauger l’acte ou l’intention d’investir des opérateurs économiques. Mais à en croire, les chiffres publiés récemment par la DEPF, un sentiment d’attentisme se dégage.
Assurément, la baisse des importations pourrait impacter positivement la balance commerciale notamment le taux de couverture. Mais cela n’empêche qu’il ne faut pas perdre de vue la face cachée de l’iceberg à savoir que l’achat des biens d’équipement permet de dynamiser l’investissement essentiellement dans un contexte où le Maroc souhaite améliorer sa croissance inclusive.
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