Ecrit par Imane Bouhrara |
Les RDV de l’industrie consacrés à l’écosystème aéronautique ont été une véritable messe qui a réuni les différents intervenants du secteur pour évaluer les effets de la pandémie de la Covid-19 mais surtout d’évaluer les perspectives post pandémie. Le ministre de l’Industrie a indiqué que cette crise a poussé des donneurs d’ordre mondiaux à revoir leurs stratégies de relance. Des annonces stratégiques en devenir ? Un secret bien gardé.
En moins de deux décennies, et avec une croissance organique de 20% par an, l’industrie aéronautique s’est positionnée comme l’un des métiers mondiaux du Maroc et s’est développée en écosystème réunissant toute la chaîne de valeur industrielle (142 unités industrielles orbitant autour de grands constructeurs mondiaux).
Et dès 2016, le Royaume est devenu le premier acteur industriel et exportateur de l’aéronautique en Afrique. Mais pas seulement. En effet, le taux d’intégration est passé de 17% en 2015 à 38% en 2019 soit largement supérieur à l’objectif assigné au PAI (MHE tablait sur 42% en 2020, mais ça c’était avant l’avènement de la Covid-19). En 2019, le Maroc est classé 5ème des pays les plus attractifs dans le domaine de l’aéronautique à l’échelle mondiale.
Et bien qu’ayant enregistré un recul de 28,9% de ses exportations, l’aéronautique demeure parmi les premiers secteurs exportateurs au Maroc avec 12,4 milliards de DH à fin 2020 (recul enregistré sous l’effet du recul des exportations relatives à l’EWIS (-33,2%) et à l’assemblage (-26%), selon les données de la DEPF). A fin janvier 2021, le recul des exportations du secteur se poursuit selon les données de l’Office des Changes.
Quelles sont les perspectives d’avenir pour ce secteur marocain intégré à la chaîne de valeur mondiale suite à la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales, mais aussi sous le choc frontal subi par le secteur aérien, son premier client ?
Ce mardi 16 mars 2021, tout l’écosystème aéronautique (en plus du GIMAS et l’IMA) et ses 5 sous-écosystèmes étaient représentés lors des RDV de l’Industrie organisés par le ministère de l’Industrie et dédiés à l’industrie aéronautique.
L’occasion de faire le point sur l’évolution de ce secteur et son positionnement dans le cadre du plan de relance industrielle, de faire l’inventaire des dégâts de la pandémie de la Covid-19 et de tracer les pistes de sortie de crise en préparation à la reprise mondiale.
D’emblée, il y a lieu de rappeler que sous l’effet de la crise sans précédent du secteur aérien, l’industrie aéronautique dans le monde a subi de lourdes pertes avec des fermetures d’usines à travers le monde, une perte d’au minimum 43% des emplois et une baisse de 50% des revenus.
Au Maroc, le ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy assure que le secteur s’est montré résilient, a amorti le choc de la Covid-19 et surtout il est paré au décollage bien que, selon le ministre, plusieurs interrogations se posent sur la reprise (Selon l’IMIS, la dynamique de croissance devra reprendre en 2023).
Ainsi, l’aéronautique, après une lancée phénoménale dans le cadre du Plan d’accélération industrielle (PAI 2014-2020) a essuyé en 2020 une baisse de 29% de son chiffre d’affaires, 10% des emplois mais contrairement au niveau mondial, aucune fermeture d’usine ne s’est faite sous l’effet de la Covid-19.
Mieux encore, en pleine crise, le secteur enregistre une extension de l’activité, notamment le groupe Le Piston Français (LPF) qui a renforcé sa présence industrielle au Maroc avec l’inauguration d’une nouvelle usine « LPF CASABLANCA » ou encore la reprise de l’activité de Bombardier au Maroc par Spirit Aerosystems, le leader mondial de la fabrication des aérostructures pour l’aviation civile et militaire.
Un motif qui réconforte le ministre quant aux perspectives de reprise. Dans ce sens, il a expliqué que la crise a poussé les donneurs d’ordre mondiaux à revoir leurs stratégies post Covid-19, laissant entendre que le Maroc dans les radars pourrait être la destination de nouveaux investissements de nouveaux groupes mondiaux. Grâce entre autres à la confiance dans la destination Maroc. Une diversification salutaire pour le Maroc et donnera un nouveau souffle au secteur le temps de traverser cette « zone blanche » post Covid-19. Mais le ministre n’a pas voulu en dire davantage, gardant le secret entier.
Il a néanmoins assuré que le secteur sortira de la crise plus fort qu’il n’en est entrée.
D’ailleurs, ces RDV de l’Industrie ont été une occasion de marketer la destination Maroc, de découvrir les témoignages des professionnels du secteur, de mieux expliciter l’organisation de l’écosystème mais aussi de l’offre en formation de l’IMA, véritable pépinière de talents et qui assure une réponse en compétences humaines aux besoins exprimés par le secteur (toujours en quête d’innovation).
Par ailleurs, au-delà de la crise sanitaire et de la conquête de nouveaux marchés, le secteur est aujourd’hui à un tournant stratégique qu’impliquent la décarbonation et la digitalisation. Dans ce sillage, lors de sa dernière AGO, le GIMAS a annoncé le lancement du programme « Le Maroc Aéronautique 4.0 » décliné en 3 phases notamment la création d’un projet d’accompagnement Industrie du futur, pratique et terrain, différencié par un projet « Scalable » en fonction des enjeux des entreprises, la capitalisation sur les savoir-faire et les méthodes déployées dans les différentes entreprises afin de créer un écosystème complet permettant la formation, l’échange et le benchmark inter-sociétés ; et le déploiement des synergies entre experts technologies, offreurs de solutions, Fablab sur un principe de « local to local » centrés sur les besoins de la PME.
Un élan qui doit trouver sa place dans le plan de relance industrielle (2021-2023) après l’arrivée à échéance du PAI en 2020 pour ne pas perdre le fil conducteur qui a permis au secteur d’être où il est actuellement : dans la cour des purs players.
Lire également : Respirateur artificiel 100% marocain : Moulay Hafid Elalamy remet les pendules à l’heure
2 Commentaires
Un avion est un investissement majeur en capital. Par conséquent, pour obtenir le rendement maximal de cet investissement à long terme, il doit être évalué à partir de l’achat initial jusqu’à son cycle de vie.
Le processus d’évaluation comprend la révision, l’inspection, le remplacement, la correction des défauts et l’incorporation des modifications, le respect des consignes de navigabilité et la réparation. Les entreprises qui fournissent ces services sont connues sous le nom de sociétés MRO. Le MRO offre un soutien sans faille aux exploitants d’aéronefs militaires, commerciaux et régionaux. Les certificats d’examen de navigabilité (ARC) sont ensuite délivrés par les autorités compétentes sur la base des rapports de recommandation de la société , les 10 MRO: ,MRO.Ingénierie aéronautique de Hong Kong
ST Aerospace
Lufthansa Technik
Air France Industries et KLM Engineering & Maintenance
AAR
Ingénierie SIA
Delta TechOps
Techniques SR
Technique turque
MRO Holding Il y a encore une PLACE , A Prendre pour le MAROC …. MRO
Une belle success story industrielle qu’est l’aéronautique au Maroc Je rêve d’un eco système dédié a la construction navale, et aux industries des travaux maritimes dans notre pays. Nous continuons hélas à tourner le dos à la mer dans beaucoup de domaines technologiques qui lui sont liés.