Le Rapport sur les établissements et entreprises publics accompagnant le PLF 2019 réaffirme la nécessité de revoir le rôle et le fonctionnement des Agences de développement. Le flou sur leur avenir persiste !
La rumeur de la disparition des trois Agences de développement du Nord, du Sud et de l’Oriental, pour ne pas faire un doublant avec les Agences régionales d’exécution des projets (AREP) prévues dans le cadre de la régionalisation avancée, avait défrayée la chronique fin 2017. Le Chef du gouvernement avait alors réagi en écartant l’hypothèse de la disparition mais en précisant qu’une réflexion avait été enclenché pour étudier différents scénarios possibles afin de statuer sur l’avenir des Agences dans une optique d’efficacité et d’optimisation des ressources.
Or, depuis c’est silence radio. Environ un an plus tard, le dossier est toujours au niveau du Chef du gouvernement que nous avons cherché à joindre pour en savoir davantage sur l’état d’avancement de ce dossier. En vain !
Et pourtant le rapport sur les établissements et entreprises publics accompagnant le PLF 2019 reprend la même recommandation stipulée dans celui accompagnant le PLF 2018, à savoir la nécessité de revoir le rôle et le fonctionnement de ces Agences.
« Le devenir de ces Agences devra être repensé et leurs missions sont appelées à être revues suite à la création des 12 agences régionales d’exécution des projets (AREP) afin d’éviter tout chevauchement au niveau des interventions » insiste ledit rapport.
Le Conseil économique, sociale et environnemental dans son rapport sur la régionalisation avancée avait également donné son avis sur ce point en recommandant clairement leur suppression. Cela souligne que les avis convergent tous vers la révision du rôle de ces Agences.
L’avenir des Agences n’est pas à l’ordre du jour
Paradoxalement, cet impératif ne semble pas être à l’ordre du jour du gouvernement qui avait estimé que la cohabitation des trois Agences avec les douze AREP ne devait pas causer de problème de fond. Aujourd’hui les Agences, qui ont joué un rôle important depuis leur création dans le développement territorial, continuent de fonctionner normalement et d’exécuter leur plan d’action voire même de se voir attribuer de nouveaux projets. C’est le cas de l’Agence pour la promotion et le développement du Nord (APDN) qui a récemment signée une convention-cadre relative au programme complémentaire de mise en valeur de la Médina de Tétouan.
Contactée par nos soins, l’APDN assure qu’il n’y a pas de chevauchement entre ses missions et celles de l’AREP de la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima.
« L’Agence du Nord continue de fonctionner normalement au niveau territorial en partenariat avec la Région. La constitution de l’AREP Nord n’a donc pas impacté l’activité de l’Agence ni en termes de fonctionnement, ni d’approche, ni de méthodologie d’intervention, ni de montage financier et institutionnel encore moins en mobilisation des fonds…», nous a expliqué un responsable de l’APDN.
Il nous précise que les missions de chaque entité sont claires dans la mesure où l’AREP, qui est sous la tutelle de la Région, est en charge de l’exécution des programmes de la Région, alors que l’APDN, qui est une structure transversale qui dépend directement de la Chefferie du gouvernement, a pour principal rôle le développement territorial avec la possibilité de mobiliser des fonds.
Parallèlement, les 12 AREP ont été mises en place et ont démarré leur activité en 2018 avec un budget de 2.2 Mds DH alloués à 94% à la réalisation des programmes régionaux.
Aujourd’hui, les Agences de développement et les AREP cohabitent ensemble jusqu’à nouvel ordre. Mais cela n’empêche qu’il faudra faire évoluer les statuts et rôles de ces Agences comme annoncées par le Chef du gouvernement pour mieux clarifier les responsabilités et les partager dans une logique d’efficience pour une vision cohérence au service d’un développement territorial harmonieux et cohérent.