La rencontre initiée par le HCP hier lundi a été une occasion pour Ahmed Lahlimi, le haut commissaire au plan de faire le point sur les activités du HCP à travers son programme d’actions entre 2022 et 2025 et de proposer une base provisoire d’évaluation du niveau de ses acquis et des potentialités de ses atouts.
Les axes s’articulent selon Ahmed Lahlimi de la manière suivante :
Faire du NMD le référentiel stratégique de contextualisation et d’analyse des ODD
Aujourd’hui, le référentiel stratégique de nos activités d’enquêtes et d’études s’enrichit et se structure par les orientations, économiques, sociales, environnementales et territoriales retenues par le NMD et actées par SM le Roi, que Dieu l’Assiste, comme base du pacte national de développement de notre pays.
Le NMD offre, dorénavant, le cadre stratégique et normatif de notre contextualisation du modèle international des ODD dans le but d’aboutir à une convergence dynamique des objectifs des deux modèles.
C’est dans ce contexte que nous avons ainsi engagé une analyse rigoureuse du NMD pour en tester la cohérence interne et dégager les indicateurs et indices nécessaires au suivi et à l’évaluation des politiques publiques à la lumière de cette convergence.
Actualiser notre connaissance des structures économiques, sociales et environnementales de notre pays
Les transformations que connait le pays ont vocation à accélérer-les structures économiques et sociales de notre pays, pour répondre aux évolutions des sources modernes de compétitivité, des besoins sociaux et des valeurs sociétales dans le contexte d’une géostratégie et d’une économie internationales en profonde mutation.
Réaliser de grandes enquêtes nationales de structure
A cet effet, des enquêtes de structure, particulièrement lourdes, sont en cours de préparation ou déjà amorcées, certaines à caractère économique et d’autres à vocation sociale, et seront couronnées par le grand chantier du recensement général de la population et de l’habitat.
Ces enquêtes couvrent l’ensemble du territoire national avec des échantillons suffisamment larges et permettront d’éclairer la situation au niveau des unités administratives les plus pertinentes.
Promouvoir la régionalisation de l’échange institutionnel de l’information statistique et économique
Dans la perspective d’un ‘’Maroc des régions’’, nous avons entamé depuis 2017, un grand chantier de mise en place des bases de données statistiques régionales. Ces bases de données, qui comportent des plateformes dédiées aux indicateurs ODD, permettront aux différents acteurs régionaux et locaux d’élaborer leurs programmes de développement et de suivre et évaluer leurs réalisations.
Ces bases de données régionales ont été établies et mises en ligne sur le site institutionnel du HCP et les sites des directions régionales de 3 régions, Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Fès-Meknès et Marrakech-Safi. La mise en place des bases de données régionales se poursuivra pour les finaliser, en 2022, au niveau des régions de Casablanca-Settat, de Rabat-Salé-Kénitra, de Sous Massa et de l’Oriental et dans la perspective d’une généralisation à l’ensemble des régions à l’horizon 2025. Ce chantier devrait à terme aboutir à de véritables répliques du HCP à l’échelle régionale.
Continuer à enrichir notre arsenal d’outils dédiés à nos analyses économiques et sociales
Nous continuerons à renforcer et à diversifier notre arsenal de modèles d’analyses économiques, développés en interne et/ou en collaboration avec nos partenaires tels que l’INSEE, le Centre des Etudes Prospectives et d’Informations Internationales (CEPII), le PNUD, la CEA ou avec des experts internationaux, pour enrichir nos outils de suivi et d’évaluation et de simulation d’impact des politiques publiques à moyen et long terme sur la croissance et sur les différents agents économiques ou encore de conduite d’analyses prospectives, dans le cadre d’une cohérence globale de l’économie nationale.
Parachever le processus de digitalisation de notre modèle de gestion
Avec les efforts soutenus de nos informaticiens, nous avons amorcé le processus de digitalisation depuis 2004,consolidé par une circulaire de cadrage en Mars 2019dont les dispositions ont connu une réalisation accélérée ces dernières années dans le cadre d’une coopération exemplaire avec l’Office Statistique du Danemark.
Elargir la gamme des modes de dissémination de nos produits et rénover notre site institutionnel
Une meilleure diversification des canaux et modes de dissémination de nos données et de nos études restera l’un de nos objectifs privilégiés dans le but d’en optimiser l’accès, la compréhension et l’usage.
Soucieux de l’optimisation de l’utilisation des données produites en particulier à des fins d’analyses et de recherche, nous continuerons le processus d’anonymisation des micro données de nos enquêtes et recensements pour les rendre disponibles en ligne.
Nos bases de données statistiques, et notamment celle qui est dédiée aux ODD, seront enrichies en termes de contenu, de fonctionnalités, de mise à jour et d’accessibilité bénéficiant des retombées du programme de transformation digitale.
Le lancement de la nouvelle version du site institutionnel, illustration de la réalisation concrète des progrès enregistrés dans notre programme de transformation digitale, facilitera davantage l’accès aux multiples informations et analyses dont disposent notre institution.
Nous continuerons ainsi à développer de nouveaux partenariats performants renforçant l’ancrage de notre institution dans son environnement régional euro-méditerranéen, arabe et africain tout en s’ouvrant sur le monde anglosaxon et asiatique.
A travers ces partenariats, nous ciblerons l’innovation technologique, l’harmonisation avec les nouveaux standards internationaux et l’utilisation d’outils et approches innovants pour répondre aux orientations stratégiques de notre institution. Elles seront pour nous des opportunités d’accompagnement par des pairs de nos chantiers structurant dans les domaines de production statistique, de l’élaboration d’études analytiques, de suivi-évaluation et de re-engineering des lignes de production et de services.
Contribuer à une meilleure perception gouvernementale de la problématique de nos ressources humaines
Jusqu’à présent, pour une raison ou une autre, les gouvernements n’ont souvent pas su percevoir l’intérêt de renforcer l’évaluation, par une institution indépendante, de leur politiques économiques et sociales, et sur sa contribution à en améliorer les performances et l’attractivité auprès des partenaires internationaux.
Dépendant du budget de l’Etat, le HCP a des difficultés à être doté en ressources humaines nécessaires à la réalisation de ses programmes d’activité. La faiblesse des rémunérations de nos cadres et la forte demande extérieure des lauréats de nos instituts supérieurs (INSEA, ESI) soumettent les cadres formés dans nos services à un détournement au profit d’autres organismes nationaux et internationaux.
Le HCP a enregistré durant les cinq dernières années un besoin en recrutements de 168 postes alors que les départs en retraite prévus pour la période 2022-2025 s’élèvent à 472 personnes.
D’après notre dernière étude de gestion prévisionnelle des emplois, réalisée cette année, le HCP aura besoin en moyenne de 90 nouvelles recrues par an sur la période 2022-2025.
En conclusion, notre institution a ainsi accumulé un déficit en ressources humaines qualifiées qui s’accroitra davantage avec les besoins en nouvelles compétences et qualifications pointues pour accompagner aussi bien son programme de modernisation et de transformation digitale que les attentes des nouvelles missions de coordination stratégique des politiques publiques et d’accompagnement de la mise en œuvre du NMD.