Ecrit par Soubha Es-Siari |
En pleine crise politique avec l’Allemagne, l’Association des intermédiaires et entrepreneurs en assurance au Maroc (AIEA) a contacté le gouvernement allemand pour attaquer la compagnie d’assurance Allianz Maroc. Cette dernière réagit.
Dans une démarche inédite, l’Association des intermédiaires et entrepreneurs en assurance au Maroc (AIEA) s’est adressée au gouvernement allemand, pour lui demander un soutien contre des agissements, selon elle, contraires aux usages, normes et réglementations relatives aux droits de l’homme et l’exhorter à intervenir pour protéger les droits civiques et politiques des agents et courtiers d’assurance de la compagnie d’assurance Allianz Maroc.
Dans la foulée, ladite association dénonce la violation par la compagnie des lois et des codes de commerce par la domination des intermédiaires en assurance en leur imposant des conditions abusives et les obligeant à signer des titres de paiement sous la violence, des manœuvres qualifiées de fallacieuses…
Sous le choc des accusations contenus dans le courrier de l’AIEA et qui plaident pour l’immixtion d’un Etat étranger dans des affaires à trait national, EcoActu.ma a pris attache avec la compagnie concernée en l’occurrence Allianz Maroc pour démêler le vrai du faux.
Surprise par ce courrier qui fait appel à l’Etat allemand, une source au sein de la compagnie a tenu à préciser, de prime abord, qu’Allianz Maroc est une entreprise de droit marocain, régie par les lois marocaines et soumise à la tutelle de l’ACAPS, Autorité Marocaine de régulation du secteur marocain des assurances. Et, par conséquent, les litiges et différends l’opposant à des agents et courtiers d’assurance relèvent de la compétence des juridictions marocaines.
Notre source nous informe que les propos contenus dans ledit courrier sont dénués de tout sens sachant que les protocoles établis avec les Agents en question ont été co-signés d’un commun accord.
« Le litige porte sur plusieurs primes d’assurance correspondant à des attestations d’assurance vendues aux clients et non reversées à la Compagnie ». Et d’enchaîner : « Les accusations concernant notamment la falsification de documents par Allianz Maroc ne sont pas fondées et ont pour seul but de dévier l’attention sur le sujet principal, à savoir, le remboursement des montants des primes d’assurance relatives aux attestations d’assurance vendues et non reversées à la Compagnie ».
Pour remédier à la situation, la Compagnie a tenté, à plusieurs reprises et pendant longtemps de trouver des solutions amiables pour récupérer le montant des primes d’assurance vendues par l’agent général en question (à travers des facilités, des protocoles de rééchelonnement…). Mais vainement, assure notre source.
Or, force est de rappeler qu’Allianz Maroc a un engagement de couverture des risques encourus par ses clients en contrepartie de la prime d’assurance correspondante.
Autrement dit, lorsque l’agent ne verse pas le montant de la prime d’assurance vendue à la compagnie d’assurance et si la compagnie n’agit pas de façon décisive contre de telles pratiques, en fin de compte ce sont les autres clients qui vont devoir payer pour les primes relatives aux attestations d’assurance que l’intermédiaire a vendu sans reverser à la Compagnie les montants correspondants.
Ainsi et en vue de récupérer ses dus, la Compagnie a dû recourir contre cet agent aux voies de droit ouvertes. L’affaire est aujourd’hui entre les mains de la justice qui est souveraine dans ses décisions.
« Allianz Maroc n’est pas habilitée à commenter davantage sur ce litige ni à fournir plus de détails tant que l’Autorité Judiciaire n’a pas rendu sa décision », annonce notre source.
Mais elle dénonce vivement de telles pratiques qui sont contraires à l’éthique des affaires et à la confiance qui doit exister entre une compagnie d’assurance et son intermédiaire. Cela a pour effet d’entacher l’image des intermédiaires honnêtes qui respectent leurs engagements ; mais également d’impacter les clients finaux qui pourraient être amenés à payer des primes plus importantes pour que leur Compagnie puisse continuer à honorer ses engagements envers eux.
Le cas d’Allianz Maroc n’est pas exclusif. Le problème de reversement des primes aux compagnies d’assurance est connu et le Régulateur est intervenu depuis longtemps pour mettre en place des règles claires sur le sujet à même d’aplanir les problèmes de recouvrement malheureusement une poignée d’intermédiaires méconnaît ces règles et se créent des problèmes avec les compagnies d’assurance.