La nomination du président de l’Autorité nationale de régulation de l’électricité (ANRE), dont nous ignorons toujours l’identité, par le Conseil des ministres donnera certainement un nouveau souffle au marché de l’électricité marocain qui a été marqué par l’ouverture et la libéralisation progressives instituées par les dispositions de la loi n°13-09 relatives aux énergies renouvelables.
En effet, en donnant une âme à cette instance tant attendue (texte de création a été publié dans le BO le 7 juillet 2016), le Maroc franchit un pas en matière de renforcement de son arsenal législatif. Rappelons que l’ANRE est amenée à accompagner les profondes mutations que connaît le secteur des énergies renouvelables et à veiller au respect de la réglementation en vigueur, et à la fixation des tarifs et des conditions d’accès au réseau électrique ainsi qu’aux interconnexions.
L’enjeu est de taille puisqu’il est question d’accroître l’attractivité du secteur pour attirer davantage d’investisseurs privés et de permettre à terme au pays de converger vers le marché européen de l’énergie. Il faut dire que plusieurs opérateurs privés s’intéressent à ce marché et contestaient la lenteur de la mise œuvre la loi 13-09 qui leur permet de développer des projets de production d’électricité de source renouvelable et de commercialiser l’électricité avec un droit d’accès garanti aux réseaux électriques de très haute, haute et moyenne tension. Elle offre également la possibilité d’exporter de l’électricité d’origine renouvelable et permet aux développeurs privés de réaliser, pour leur usage propre, des lignes directes de transport.
Ainsi, le Maroc fera d’une pierre deux coups : d’une part, répondre aux besoins grandissants en électricité, et d’autre part, augmenter ses capacités d’exportations électriques vers l’Europe.
Toutefois pour une mise en service effective de cette instance, il va falloir désigner les autres membres du Conseil de l’ANRE notamment 3 membres nommés par décret ; 3 membres désignés par le président de la Chambre des représentants et 3 membres désignés par le président de la Chambre des conseillers.
Pour se financer, l’autorité devra fixer le taux de contribution qui sera proportionnel aux sommes perçues par le gestionnaire du réseau électrique national de transport et par les gestionnaires des réseaux de distribution.