Le Baromètre de Gouvernance Responsable dresse un état des lieux des pratiques de gouvernance ainsi que la de diffusion de l’information relative aux données ESG en se basant sur le référentiel ESG exigé par le régulateur marocain (AMMC) et sur les indicateurs les plus fréquemment scrutés par les investisseurs internationaux, suivis par Ethics & Boards.
La publication du 1er Baromètre de Gouvernance Responsable est le fruit de la collaboration entre quatre institutions : la CGEM, le Club des Femmes Administrateurs (CFA), l’Institut Marocain des Administrateurs (IMA) et Ethics & Boards, spécialiste des données d’évaluation et de pilotage de la Gouvernance en Europe et à l’international.
Ce Partenariat signé le 16 novembre 2022 en vue de la formalisation d’un baromètre national des pratiques de Gouvernance d’entreprises est heureux de proposer, un an plus tard, sa première édition.
La première édition du Baromètre de Gouvernance Responsable a été présentée à l’occasion d’une conférence qui s’est déroulée à la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), le 15 décembre à Casablanca.
Un état des lieux basé sur les données officielles des entreprises faisant appel à l’épargne, a vocation à institutionnaliser la diffusion du baromètre auprès des acteurs du marché, et à servir de guide de mesure de la progression des pratiques dans la durée.
Les trois partenaires marocains œuvrent chacun, dans son domaine de responsabilité, pour la promotion des pratiques de Gouvernance Responsable : la CGEM a initié dès 2006 une labellisation RSE pour les entreprises et a œuvré depuis 2008 à encourager les entreprises à respecter les codes de bonnes pratiques de gouvernance ; CFA œuvre depuis 2012 notamment en faveur de la diversité dans les conseils et l’IMA mène depuis 2013 des enquêtes sur les pratiques de gouvernance des émetteurs faisant appel public à l’épargne, incluant les baromètres des rapports ESG en 2019 et 2020.
L’objectif de ce 1er Baromètre de Gouvernance Responsable est de dresser un état des lieux des pratiques de gouvernance ainsi que la de diffusion de l’information relative aux données ESG en se basant sur le référentiel ESG exigé par le régulateur marocain (AMMC) et sur les indicateurs les plus fréquemment scrutés par les investisseurs internationaux, suivis par Ethics & Boards.
Il a vocation à s’installer dans la durée pour accompagner l’ensemble des acteurs de la vie économique à poursuivre leur engagement dans l’application des standards de la place et de servir d’outil à l’ensemble des acteurs institutionnels, émetteurs et investisseurs. Le baromètre ne porte pas de jugement de valeur sur la qualité des reporting mais constate et dresse l’état de l’art et les tendances afin d’offrir aux acteurs du marché un outil d’émulation et de dialogue.
Cette première édition porte sur un panel de 90 émetteurs faisant appel public à l’épargne. Parmi les principaux résultats se dégagent les suivants :
- La quasi-totalité des sociétés communiquent sur le genre et sur l’indépendance ;
- Un tiers des sociétés publie des informations détaillées sur le fonctionnement des conseils : nombre de réunions, assiduité, et montant global des jetons de présence (rémunération non- exécutive) ;
- Près de 90% des sociétés sont conformes à la loi en ayant au moins un administrateur indépendant au sein de leur conseil ;
- Les secteurs finance, santé et immobilier sont ceux qui présentent un taux de féminisation supérieur à la moyenne s’établissant à 20,9% sur l’ensemble du panel ;
- Les femmes administrateurs sont à 34% membres indépendants et sont 4,2% à occuper la fonction de président du conseil contre 16% d’indépendants et 13% de présidence du conseil pour leurs homologues masculins ;
- 70% des comités d’audit sont présidés par un membre indépendant ;
- 42% des sociétés utilisent au moins un référentiel international de reporting environnemental, social et gouvernance (21% pour le GRI et 37% pour les ODD)
- 73% des sociétés ont communiqué sur leur politique environnementale ;
- L’engagement climat SBTi (selon des données scientifiques) et des objectifs chiffrés assortis d’un échéancier est encore embryonnaire.
Le Baromètre de Gouvernance Responsable démontre ainsi que les émetteurs sont dans l’ensemble alignés sur les exigences de transparence imposées par le régulateur marocain. Les zones réelles de progrès qui se dégagent devraient encourager la mise en œuvre de plans d’actions de la part des acteurs eux-mêmes.
Il est aussi notable que certaines entreprises parmi celles qui interviennent sur les marchés internationaux anticipent les avancées réglementaires en adoptant des référentiels internationaux de reporting environnemental au-delà de la conformité aux lois et aux codes.
A l’occasion de la présentation de cette 1e édition Chakib Alj, président de la CGEM a souligné que « La gestion responsable devra désormais être considérée comme le fondement même de nos relations avec nos parties prenantes, nos employés, nos actionnaires, notre environnement et la société dans son ensemble. Elle devra davantage refléter notre engagement envers des pratiques exemplaires, une volonté de générer un impact positif ».
Pour sa part, Chadia Jazouli ; Présidente de la commission Ethique & Gouvernance de la CGEM soutient que « Mesurer les critères d’une gouvernance responsable afin de les améliorer et motiver les entreprises afin qu’elles appliquent les principes de l’investissement responsable, sont deux éléments porteurs d’un processus global qui est en marche pour améliorer nos bonnes pratiques et impacter durablement notre société ».
Samira Khamlichi, présidente de CFA estime qu’« il est crucial de souligner que la gouvernance responsable ne peut être réalisée de façon isolée. La coopération et la collaboration entre les différentes parties prenantes sont essentielles pour créer un écosystème où la responsabilité et la durabilité sont des priorités communes et la clé pour assurer un développement durable, la transparence et l’éthique. »
« La dynamique vertueuse de la Gouvernance Responsable est enclenchée pour les entreprises faisant Appel Public à l’Epargne. Elle devra s’étendre à toutes les entreprises – non seulement à celles faisant APE, mais aussi aux ETI et PME. Aussi espérons-nous que ce baromètre contribue à poser pour l’ensemble des entreprises marocaines les jalons sur la voie de la Gouvernance Responsable. », souligne Ilham Tahri, Administrateur indépendant.
Pour Lamia El Bouanani, directrice exécutive, IMA « Le reporting des informations environnementales sociales et gouvernance (ESG) n’est effectif que depuis trois ans sur notre marché et il est très encourageant de constater que la majorité des émetteurs respecte les exigences du régulateur en la matière et que plus de 40% utilisent au moins un référentiel de reporting international. L’articulation plus fine des risques environnementaux et sociaux avec les impacts financiers sur l’entreprise et leur suivi par le conseil d’administration (à travers des comités RSE) est une pratique émergente chez certains émetteurs, en général liés aux marchés internationaux. Le baromètre Gouvernance Responsable servira donc à témoigner de ces évolutions et à les accompagner ».