Chaque année, à la même période, au moment de la préparation du projet de Loi de Finances, toutes les fédérations préparent leurs propositions fiscales pour les soumettre à l’équipe au pouvoir.
Equilibre budgétaire oblige, le gouvernement ne peut satisfaire toutes les requêtes ô combien nombreuses. Jouant aux équilibristes, il essaye de jongler pour satisfaire un tant soit peu les différents secteurs en privilégiant bien entendu les plus stratégiques. Loin d’être une mince affaire, la préparation de la Loi de Finances se veut un exercice fastidieux. Il se veut encore plus fastidieux lorsque nous énumérons les objectifs socioéconomiques que le gouvernement est appelé à atteindre. En effet, ce dernier se trouve devant un dilemme dans la mesure où il est exhorté à satisfaire et l’entreprise et le citoyen. Nul ne peut ignorer l’éventuel impact des mesures favorables à l’entreprise sur le citoyen dans la mesure où elles se traduisent par l’investissement, l’emploi et la distribution de revenus. Mais aucune étude n’a été réalisée pour s’assurer d’une corrélation avérée entre ces mesures et les grandeurs indiquées ci-dessus.
Vaille que vaille, 2019 devrait être l’année de la rupture avec un modèle économique ayant atteint ses limites et celle de la relance de la croissance économique. Cela fait plusieurs années que l’on débatte sur l’émergence du Maroc. Les années filent et l’on se rend compte que l’émergence est juste une chimère. Les chiffres sont tellement têtus, mais nous nous accrochons toujours à les améliorer pour justement intégrer le cercle des pays émergents.
Amélioration du taux d’emploi, compétitivité, croissance économique, inclusion sociale… autant de termes galvaudés lors des rencontres toutes catégories confondues. Chacun y va de sa propre lecture et propose des mesures en s’inspirant de ces pays émergents que nous envions et voulons à tout prix être à leur diapason. Les mesures sont appliquées, mais au demeurant, sont stériles.
De deux choses l’une. Soit que les besoins sont tellement énormes que les ressources disponibles ne permettent de couvrir que des miettes. Soit que les ressources ne sont pas allouées de manière optimisée.
On ne saurait conclure sans dire que ces dernières années, la Loi de Finances ne constitue pas la translation d’une réelle stratégie ou de plan longtermiste. Elle se résume plus à des mesurettes voire même à un colmatage, qui in fine, ne se traduit pas sur le quotidien des citoyens. Pis encore, nous n’avons même pas la possibilité de s’assurer, faute d’un programme détaillé, que c’est sur la base de ces mesures que nous avons élue l’équipe gouvernementale. Mais c’est là une autre paire de manche !