Si le monde célèbre la Journée mondiale contre le travail des enfants, au Maroc c’est l’occasion de s’arrêter sur la situation alarmante de nos enfants. Et ce sont des institutions de l’Etat qui le disent. A commencer par le Haut commissariat au plan qui vient de révéler des chiffres à vous glacer le sang : en 2017, sur les 7.049.000 enfants âgés de 7 à 17 ans, 247.000 exercent un travail. Parmi ces derniers, 162.000 leur travail revêt un caractère dangereux (76,3% ruraux, 81% masculins et à 73% âgés de 15 à 17 ans) dont la majorité écrasante a déserté les bancs de l’école.
Et sans surprise, c’est la région du grand Casablanca qui en détient le triste score, une performance dont la métropole ne doit en rien être fière, elle qui est habituée aux podiums prestigieux. La région de Marrakech n’en est pas bien loin !
Une autre institution, le Conseil économique, social et environnemental, cette fois-ci fait un constat alarmant : le pays ne dispose pas de régime dédié à la protection sociale de l’enfance. Rien que ça ?
Le rapport révèle qu’une partie limitée et périphérique de la protection sociale de l’enfance au Maroc est déployée par voie contributive, via l’octroi d’allocations familiales aux salariés du secteur privé et employés du secteur public. Donc ne profite qu’aux personnes actives dans le formel.
Une assistance, par financement public, est destinée aux catégories de populations vulnérables dans le cadre de programmes d’appui à la cohésion sociale. Mais, le rapport constate que ces différents programmes sont assortis de conditionnalités ou limités à des localités spécifiques qui aboutissent à laisser, également, en marge de toute forme de protection sociale un nombre important d’enfants en situation de précarité.
En attendant des jours meilleurs, enfance de mon pays tu n’as que tes yeux pour pleurer !