Le ministre de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saïd Amzazi, passait hier son grand oral devant le Roi Mohammed VI. Il faut reconnaître que le ministre hérite d’un département à l’historique très lourd : parsemé d’échecs et de frustrations. Un ministère sur le dos duquel on met tous les maux, notamment l’élargissement de la fracture sociale entre Marocains. En effet, l’école publique qui était hier un ascenseur social et le terreau de cohésion sociale de notre société, est devenue un motif de frustration de ceux qui n’ont d’autres choix que d’y placer leurs enfants, alors que les nantis «sauvent » leur progéniture en payant rubis sur ongles les frais de scolarité dans le privé.
Amzazi présentait donc son programme exécutif dans le domaine du soutien à la scolarité et de la mise en œuvre de la réforme de l’éducation et de la formation. Un programme qui puise son essence du discours royal prononcé à l’occasion du 19ème anniversaire de l’accession de Mohammed VI au Trône. Amzazi a certainement dû travailler jour et nuit pour que son programme soit prêt en quelques semaines. Mais on lui accorde le bénéfice du doute, peut-être sommes-nous devenus trop méfiants face aux échecs de réforme de ce secteur aussi vital pour l’essor de la Nation.
Par contre, il n’indique pas combien de temps lui faudra-t-il pour honorer les engagements pris devant le Roi ni quels en seraient les indicateurs de succès de cette nouvelle « feuille de route ».
Pour nous autres, un seul gage de sérieux et de succès de cette réforme et l’aboutissement d’un enseignement de qualité : le jour où les hauts responsables inscriront leurs enfants à l’école publique… à commencer par Amzazi et compagnie.