Les temps sont durs et le moment n’est vraiment pas à la plénitude. Après les deux rapports présentés récemment par le gouverneur de Bank Al Maghrib et par le président de la Cour des comptes au Souverain, il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser.
Avec la fête du sacrifice qui pointe son nez et qui coïncide avec d’autres fêtes nationales, fonctionnaires, opérateurs publics et privés, responsables… auront droit à plusieurs jours de congé pour profiter certes de Aïd Al Adha, mais aussi pour un bon d’entre eux de voyager. Si l’on énumère les devoirs que les pouvoirs publics sont appelés à remplir et dans l’urgence, on serait tenté de dire que le calendrier ne fait pas bien les choses. Ces vacances tombent mal dans un contexte empreint d’incertitudes qui appelle à l’effort et à la concession. Ces jours chômés risquent de freiner l’élan boosté au lendemain du Discours royal, ayant pointé du doigt plusieurs incohérences et défaillances, et, par ricochet, impacter la productivité du travail. Tout cela ne réconforte guère le citoyen lambda qui s’impatiente et a hâte de scruter le changement.
Il faut dire que bien que l’opinion publique soit consciente que les indicateurs macroéconomiques ne sont pas au beau fixe, bien qu’elle soit consciente que les inégalités sociales et territoriales ne cessent de se creuser, … il reste tout de même un brin d’espoir chez tout un chacun, auquel il souhaite s’accrocher pour se convaincre que la situation n’est pas aussi angoissante qu’elle paraisse. Mais les deux derniers rapports n’ont laissé place ni à l’espoir, ni au rêve. Ils rappellent une réalité qui exhorte à la mobilisation tous azimuts. Parce que justement, il est temps de mettre un terme à ces réformes déployées à gauche et à droite sans aucune coordination inter ou intrasectorielles, à ces projets coûteux qui s’avèrent par la suite inutiles, à ces études ô combien onéreuses classées en fin de compte dans les tiroirs… On a entendu parler de l’importance des indicateurs de performance pour remédier à tout cela. Nous y avons cru et nous croyons encore. Mais cela ne semble pas arranger les choses du moins pour l’instant : les chiffres sont tellement têtus et la situation socio-économique est ce qu’elle est. « Autant profiter des vacances », diront les plus désespérés.