7% seulement du total des prêts bancaires dans le monde arabe sont accordés aux PME. Les Etats respectifs des pays arabes doivent revoir leurs copies.
Dans une intervention à l’occasion du World Government Summit, dimanche à Dubaï, publiée sur le site du FMI, Lagarde a mis l’accent sur l’importance des PME sur le plan macroéconomique, soulignant que « l’amélioration de l’accès aux services financiers est devenue un aspect important du développement des PME et du programme de croissance inclusive ». Le World Government Summit est un rendez-vous annuel qui se tient en février à Dubaï et accueille plus de 4.000 participants, dont des dirigeants mondiaux, des représentants d’organisations internationales et des experts provenant de plus de 150 pays.
Le constat est le suivant: Dans le monde arabe, les PME représentent 96% des sociétés immatriculées et emploient la moitié de la main d’oeuvre. Et pourtant, « leur accès au crédit est le plus bas du monde » puisque 7% seulement du total des prêts bancaires dans la région sont accordés aux PME.
« Combler ce déficit d’inclusion financière, par rapport à la moyenne des pays émergents et des pays en développement, présenterait des avantages économiques multiples », a expliqué Lagarde, faisant observer que l’accélération de la croissance économique annuelle pourrait aller jusqu’à 1%, ce qui pourrait permettre de créer environ « 15 millions d’emplois d’ici 2025 dans la région arabe ». Les politiques budgétaires et monétaires seraient plus efficaces, grâce à une meilleure mobilisation des recettes intérieures et à une meilleure transmission de la politique monétaire.
En ce sens, Lagarde a relevé que la promotion de l’inclusion financière des PME exige une « approche holistique ». « Pour que les PME aient accès au crédit de manière significative, sûre et durable, il n’y a pas de recette miracle. Et les démarches partielles ont peu de chances de suffire », a-t-elle prévenu, recommandant ainsi de réduire la taille de l’Etat « lorsqu’il évince le financement des PME et crée des conditions inégales par rapport aux entreprises publiques ».
Le crédit bancaire ne peut à lui seul suffire pour insuffler une dynamique au tissu économique composé de PME. Il serait plus judicieux d’exploiter d’autres moyens de financement en se tournant par exemple vers le marché des capitaux tout en favorisant le développement du segment des PME sur ces marchés.