La part des cadres parmi les nouveaux retraités est passée de 79,5% en 2016 à 88,6% en 2017.
Dans son exposé du 23 octobre devant le Parlement sur les activités des juridictions financières, Driss Jettou attire l’attention sur la Caisse marocaine des retraites, eu égard aux risques élevés que présentent les indicateurs de cette institution qui pèse sur l’équilibre des finances publiques. Et ce malgré l’importance de la réforme entreprise par le gouvernement, entrée en vigueur à partir du mois d’octobre 2016.
Au titre de l’exercice 2017, les indicateurs de soutenabilité du système des retraites civiles se sont dégradés étant donné que le nombre des actifs est passé à 2,12 pour chaque retraité contre 2,24 en 2016. Aussi, le nombre des retraités est-il passé à 358.000 en 2017 contre 337.000 en 2016. Les contributions recouvrées en 2017 se sont établies à 18,6 Mds de DH pour un total de retraites payées de 24,2 Mds de DH, impliquant, ainsi, un déficit technique de 5,6 Mds de DH en 2017, contre un déficit de 4,76 Mds de DH en 2016.
Le numéro 1 de la Cour des comptes estime par ailleurs que les prévisions actuarielles indiquent que l’accroissement des engagements du système vis-à-vis des retraités y compris ceux qui en bénéficieront ultérieurement, restera plus élevé que les ressources. La principale raison citée à cet effet : le rythme de promotion dans la fonction publique qui débouche sur le reclassement quasi-automatique d’une partie des fonctionnaires en cadres. La part des cadres parmi les nouveaux retraités est passée de 79,5% en 2016 à 88,6% en 2017.
La moyenne des retraites pour l’ensemble des affiliés au système a atteint, en 2017, un montant de 7.162 DH, au moment où elle a atteint, pour les fonctionnaires admis à la retraite pour la seule année 2017, un montant de 10.126 DH, soit une différence de plus de 41%. Autre chiffre annoncé par le président de la Cour des Comptes est celui des réserves du système des retraites civiles qui continuent de diminuer, passant de 79,9 Mds de DH à fin 2017 contre 82,6 Mds de DH en 2016. Cette évolution va se poursuivre, comme démontré par les projections actuarielles, durant les prochaines années pour arriver à l’épuisement total des réserves en 2027.
A ce titre, la création d’un pôle unifié du secteur public pour asseoir les bases d’un système de retraite qui remplit les conditions de l’équilibre est fortement recommandée.