La commande publique est dans tous les discours comme principal levier de développement et de croissance. 2021 identifiée comme année de reprise malgré les incertitudes que fait planer la pandémie, n’enregistre pas encore une reprise de la commande publique, au moins au même niveau de 2019.
La commande publique a toujours était le fer de lance de l’activité économique au Maroc et elle est appelée à l’être encore plus aussi bien pour la relance de la machine économique, le cas du plan de relance industrielle que pour la transformation de l’économie dans le cadre du NMD.
Une mission quelque peu compliquée après plus année de la pandémie Covid-19, puisque la commande publique a subi un coup de frein en 2020 comparativement à 2019 (-27%).
Pour 2021, identifiée comme une année de reprise, la commande publique semble à peine sortir de sa léthargie et son évolution mitigée au terme du 1er trimestre 2021.
Certes, en nombre, la commande publique s’est inscrite en hausse de 1,4% durant le 1er trimestre 2021 en comparaison avec le 1er trimestre 2020, selon l’étude du C.M.P. (Centre des Marchés Publics).
Cette évolution globalement positive est déclinée différemment selon le secteur économique dans lequel opèrent les partenaires des acheteurs publics :
- Le secteur des travaux enregistre une légère hausse +1.48% ;
- Le secteur du service enregistre une hausse de +3,57% ;
- Le secteur du commerce des biens enregistre, quant à lui, une baisse de -3.1% ;
Considérant la taille des entreprises, il y a lieu de signaler une augmentation significative du nombre des opportunités dédiées exclusivement aux PME, TPE, autoentrepreneurs et coopératives, enregistrant une hausse de + 14,5%.
Par contre, sur le plan financier, les transactions réalisées durant les mêmes périodes comparées font ressortir une baisse globale de -4,8 milliards de DH selon la situation des charges du ministère des finances à fin mars 2021. Cette baisse est imputable aux replis des achats de biens et services de l’ordre de -2.5 milliards (-12,7%), d’une part, et des investissements publics de l’ordre de -2,3 milliards (-10,5%), d’autre part.
Au total, le flux réel des dépenses engendrées par ces commandes a enregistré une baisse de -11,67%, passant ainsi de 41,1 milliards à fin mars 2020 à 36,3 milliards de DH à fin mars 2021.
Selon CMP, si l’on peut parler d’une légère relance du nombre total des commandes publiques constatée durant le 1er trimestre 2021 par rapport au 1er trimestre 2020, le volume et la valeur de cette évolution ne font pas sortir le secteur de la crise pour deux raisons.
D’abord, la hausse de +1,4 % du nombre des opportunités d’affaires publiques est accompagnée d’une baisse en montant de l’ordre de -11,67%.
Ensuite, il ne faut pas manquer de constater que cette évolution trimestrielle en nombre est évaluée par rapport à l’an 2020 durant lequel la commande publique a enregistré une baisse significative à cause de la crise sanitaire. Rapportée à 2019, cette évolution s’effectue, en substance, encore dans la zone de crise.
Donc, la commande publique n’est pas sortie de sa récession. Il y a lieu de booster ses propriétés physiques et financières durant les trois trimestres qui restent afin d’espérer regagner les niveaux d’avant l’entrée en crise, conclut le CMP.