De par l’histoire, la facture énergétique occupe une place prépondérante aussi bien pour l’économie que pour l’industrie marocaine, et est considérée comme un facteur de blocage de l’amélioration de la compétitivité de la destination Maroc en plus de grever la balance commerciale.
C’est ce qui a motivé le choix de cette thématique pour la 4ème édition des Matinées de l’industrie organisée par Industrie du Maroc Magazine et qui se tient le 18 février à Casablanca.
En effet, la facture énergétique dans le secteur industriel a une incidence certaine sur la compétitivité du tissu économique du Maroc et surtout de son écosystème industriel, dans un contexte national connu par l’orientation vers la diversification des ressources d’énergie, d’une part et la volatilité des prix sur les marchés pétroliers et gaziers d’autre part.
C’est surtout une thématique récurrente dans les discours du Roi puisque les orientations Royales mettant l’accent sur l’efficacité énergétique, les objectifs fixés de 20% d’économie d’énergie et de 52% de production en énergies renouvelables à l’horizon 2030, et enfin la réduction du coût de l’énergie en milieu industriel sont autant de points à débattre autour de cette question. Dans le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à la 21ème Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements climatiques, le Souverain définit clairement les objectifs fixés «[…] Le Royaume a résolument inscrit sa politique volontariste en matière de développement durable et de protection de l’environnement […] C’est ainsi que l’objectif de 42% qui avait été fixé pour la part des énergies renouvelables, dans la réponse à apporter à nos besoins en 2020, a récemment été porté à 52% à l’horizon 2030.» (30 novembre 2015- Paris)
Cette manifestation a pour objectif de réunir une panoplie d’experts nationaux et internationaux, industriels, et autres associations autour d’une plate-forme de débats et de réflexion sur les enjeux et perspectives du secteur énergétique au Maroc. Elle sera rehaussée par la présence de Moulay Hafid Elalamy, le ministre de l’Industrie, du commerce de l’économie verte et numérique, ainsi que la présence de Mustapha Bakkoury, le président directeur général de l’agence marocaine pour les énergies renouvelables (MASEN).
Les Matinées de l’Industrie, organisée avec le soutien de l’agence MASEN, Partenaire Platinium de cette 4ème édition, vient emboiter le pas à la précédente consacrée à la Recherche et Développement orientées marché, et qui a eu un franc succès aussi bien auprès des professionnels que des institutionnels. Plus de 800 participants, industriels, institutionnels, entrepreneurs et universitaires ont pris part à cette rencontre débat.
Un riche programme scientifique
Quel mix-énergétique pour l’industrie marocaine : la place de l’énergie renouvelable, le pétrole, le gaz et l’hydrogène ? Quel financement et/ou investissement pour la promotion des nouvelles technologies de l’industrie de l’énergie ? Comment peut-on faire de l’énergie un facteur clé de compétitivité de l’industrie marocaine, vers une plus grande efficacité et efficience énergétique ? les best practice. Quelle formation, conseil, R&D pour un développement inclusif de l’industrie de l’énergie ? Telles sont les questions principales soulevées lors de cette édition des Matinées de l’Industrie.
Rappelons que la dépendance énergétique nationale est passée d’environ 98% en 2009 à 91,7% en 2018, une baisse atteinte grâce aux efforts fournis dans le développement des énergies renouvelables. Il n’en demeure pas moins que la facture énergétique d’origine fossile ne cesse d’augmenter avec la fluctuation des marchés et des courts (ou cours ?). Celle-ci s’élève à environ 82,2 milliards de DH 2019, contre 69,1 en 2018. L’impact est certain sur la compétitivité du secteur industriel entre autres, et qui représente 30% de la consommation énergétique nationale.
Le volet réglementaire n’est pas en reste puisque la loi n°13-09 dont les 44 articles encadrent les initiatives nationales, publiques et privées, a visé la libéralisation la production et la commercialisation de l’électricité produite à partir des énergies renouvelables. Cette loi qui a fortement contribué à la réalisation de la stratégie royale peut contribuer davantage à l’atteinte de l’objectif de 52% de la puissance installée en énergies renouvelables à l’horizon 2030. Elle sera donc également au menu de la rencontre.