Ecrit par la Rédaction |
Le 9e congrès des experts-comptables s’est tenu les 10 et 11 à Tanger sous la thématique : l’économie sociale et solidaire. L’organisation de cette présente édition s’inscrit dans le cadre des activités scientifiques et d’échanges organisées par la profession.
Une thématique qui selon le président de l’Ordre des Experts Comptables, Amine Baakili fait sortir la profession des sentiers battus et des chiffres pour se pencher sur de nouveaux axes en phase avec le nouveau modèle de développement que le Maroc souhaite à adopter pour une croissance durable et inclusive.
A rappeler que les directives Royales de Sa Majesté le Roi Mohammed VI ont toujours insisté sur la nécessité pour notre pays de faire émerger et développer une Économie sociale où se conjuguent efficacité économique et solidarité sociale.
La conjoncture actuelle marquée par le début de la sortie de la crise sanitaire et l’émergence de nouvelles opportunités et contraintes dans un environnement international en perpétuelle mutation, confirme davantage la pertinence de cette Vision Royale pour une Économie Sociale et Solidaire (ESS) incarnée dans le nouveau modèle de développement.
Le Maroc ne pourrait parvenir à résorber le chômage des jeunes, à lutter contre l’informel… sans mettre en place les jalons d’une économie sociale et solidaire.
A ce titre, le président de l’OEC rappelle que la profession est habituée à travailler en étroite collaboration avec les grandes entreprises publiques et privées. Cette frange de l’économie demeure le parent pauvre et est souvent marginalisée.
Il annonce que la profession va sortir un livre blanc regroupant l’ensemble des recommandations à même de trouver des solutions aux différentes problématiques. L’expert-comptable de par son profil pourrait ainsi accompagner cette dynamique en la contrôlant et en la supervisant.
L’Expert-comptable, vecteur de connaissances et d’expertise, peut aider les porteurs de projets d’ESS à en assurer la viabilité en conseillant sur l’adoption d’outils de suivi et de pilotage, et sur les enjeux d’ordre financier et économique. Par ailleurs, la performance et l’utilité des entités ESS dépendent fortement du niveau et de la qualité de leur gouvernance.
« En effet, une bonne gouvernance permet la mise en œuvre d’un management efficace avec pour effet d’améliorer les capacités organisationnelles et les performances opérationnelles de l’organisation, et de rationaliser les coûts », explique A. Baakili. Et d’ajouter : » La bonne gouvernance implique de disposer d’un dispositif de contrôle et d’audit efficace impliquant l’intervention de l’expert-comptable, plus à même d’analyser la comptabilité et la stratégie de la coopérative, et d’en déceler les failles et les pistes d’amélioration. Compte tenu des spécificités de la règlementation comptable applicable aux associations, coopératives, mutuelles et fondations, l’expert-comptable apporte une aide précieuse dans l’organisation de la comptabilité et la présentation des comptes et documents de synthèse ».
Cette édition du Congrès sera donc une occasion unique d’explorer en profondeur et de haut en large l’Economie Sociale et Solidaire, en débattant de son bilan, de ses atouts et de ses faiblesses, des obstacles et contraintes, des enjeux l’entourant, des pistes d’amélioration, en présence notamment d’acteurs de cette économie, de décideurs politiques, de praticiens, d’experts et de chercheurs.
L’économie sociale et solidaire, un tierce secteur qui s’impose de plus en plus au Maroc parce qu’il permet l’inclusion économique des jeunes, des femmes, une population vulnérable mais également des territoires qui n’ont pas de part en matière de création de richesses et de croissance. « L’acte d’entreprendre est important et d’où la nécessité qu’il soit mieux réfléchi aussi bien en matière de contenu que d’espace ou de territoire. Pour être mené à bien, le rôle des experts-comptables dans cette dynamique sociale n’est pas à démontrer », rappelle à juste titre Younes Sekkouri, ministre de l’inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences.
L’Économie Sociale et Solidaire s’impose comme troisième secteur, aux côtés du secteur privé à but lucratif et du secteur public, à travers l’expression « Économie sociale », qui est sans doute la notion la plus répandue dans les pays latins (« non-profit sector » dans la vision anglo-saxonne) aussi bien que celle « d’Économie solidaire » qui, selon les spécialistes, incarne une démarche «par le bas », soulignant les dynamiques de multiples pratiques de terrain avec une double dimension – socio-économique et politique.
De nos jours, le concept d’Économie sociale et solidaire ne se réduit pas aux vecteurs traditionnels (coopératives, associations, mutuelles…). Ce mode de production alternatif peut être porté par le secteur marchand et peut englober d’autres entités et organisations autres que ces composantes historiques.
Dans ce sens, le rôle et la place des acteurs de l’Économie sociale et solidaire dans les Etats contemporains questionnent les nouvelles reconfigurations dans le domaine de la régulation publique. Les acteurs de cette Économie devraient concilier des impératifs financiers avec la primauté de la finalité sociale.
De même, une culture numérique s’intègre dans les pratiques quotidiennes de ces différents acteurs avec des modes d’organisations alternatifs, une prise de décision démocratique et une répartition équitable de la valeur. Ils deviennent, ainsi, des intervenants clés de la transition écologique et sociale.
Dans ce cadre, s’imposent, l’identification de modèles de référence d’entreprise sociale et/ou d’entrepreneuriat social mais également l’adoption de formes de gouvernance des plus pertinents à réussir la mission sociale.
Voir également : 9e congrès des experts-comptables : la parole aux Pros