Dans l’exercice du métier de journaliste, nous sommes amenés quotidiennement à partir à la pêche aux infos. Beaucoup de responsables communication et même de hauts responsables ont la fibre communicative et connaissent les contraintes des journalistes. Il n’en demeure pas moins que souvent cet exercice se passe dans des conditions inacceptables surtout quand votre interlocuteur ne vous connaît pas. C’est d’autant plus inacceptable quand il s’agit d’informations qui relèvent du domaine public.
Dans la pratique, comment ça se passe ? Par la force des années de travail, du sérieux, de l’objectivité et de la bonne presse du support où l’information sera publiée, chaque journaliste étoffe son réseau pour décrocher l’exclusivité et c’est de bonne guerre.
Par contre, ce qui est malhonnête c’est de faire filtrer des informations à des supports avec lesquels les liens d’intérêt sont de notoriété publique. Copinage et délit d’initié qui constituent de la mauvaise concurrence pour ne pas dire déloyale.
Pis encore, quand on dégotte le bon sujet, qu’on contacte les personnes sources et que ces dernières se murent dans un silence radio. Dans ce cas de figure, de deux choses l’une : soit le journaliste est responsable et préfère traiter objectivement l’information dont il dispose bien que son article sera sans grande profondeur ou carrément prêcher le faux pour obtenir le vrai. Cela oblige le responsable de sortir de son silence. Mais il y a aussi les futés, ceux qui prennent l’information que vous cherchez pour l’offrir sur un plateau d’or à un autre support rien que pour vous enquiquiner ! Dans ce cas de figure, il perd un ami et peut-être bien gagne-t-il un ennemi qui l’attend au tournant.
En tout cas, on ne cache que lorsqu’on à des choses à se faire reprocher !
Ces mêmes personnes ne cessent de critiquer la presse et les médias sans procéder à leur autocritique ! Mais cela est en passe de changer, du moins, c’est ce que nous espérons avec l’entrée en vigueur le 13 mars 2019 de la très attendue loi 31-13 sur le droit d’accès à l’information. Mais là encore, les journalistes doivent faire du lobbying pour obtenir une procédure spéciale pour accéder à l’info dans des délais raisonnables.