Si les secteurs classiques comme le commerce, le tourisme accusent le coup de la pandémie covi-19, d’autres secteurs d’activités comme l’e-learning, l’e-commerce ou encore la pharmacologie connaissent des progressions fulgurantes.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Le Coronavirus ne déroge pas à cette règle comme en témoigne l’étude de l’impact du virus sur l’économie particulièrement chinoise, réalisée par Citi. On constate que si des secteurs ont sérieusement pâti (Les pertes sont estimées à 43.000 milliards de dollars à la mi-février), le virus offre de grandes opportunités de croissance notamment pour les fintech. A commencer par les opérateurs de e-learning.
Avec la fermeture des écoles dans les principales villes chinoises, les autorités explorent les possibilités de formation en ligne, ce premier trimestre étant déjà compromis et en l’absence de visibilité sur la maîtrise de pandémie. Ce qui s’est vite répercuté sur les performances des opérateurs comme Koolearn qui enregistre une croissance de 77,7%, Youdao de 64,1 % de croissance ou encore China Literature de plus de 10 %. Le télétravail a également explosé pour éviter la propagation du virus.
Le coronavirus a également provoqué une forte croissance du commerce électronique à telle enseigne que l’on craint que les opérateurs atteignent les limites de leurs capacités logistiques. Alors que les bourses plongent à cause du coronavirus, on note des progressions des cours en bourse des opérateurs du e-commerce allant de 50% jusqu’à 3,9 % pour Alibaba.com.
Qui dit confinement, dit également divertissement, avec l’enregistrement de pic de dépenses pour les jeux en ligne et les médias en streaming.
L’autre fait marquant est la baisse des prix des matières premières, notamment le pétrole qui enregistre une baisse de 20 % de la consommation totale, en raison de la baisse de la demande chinoise de 3 millions de barils par jour. A contrario, l’or, cette valeur refuge, a vu son cours mondial augmenter de plus de 3 %
Parmi les secteurs classiques qui tirent profit de la pandémie figurent la pharmacologie, les fabricants de fournitures médicales ou encore les entreprises de soins de santé en ligne. Des laboratoires comme les américains VIR Biothenology et Novavax sont en hausse sur le Nasdaq. De même que Moderna, Regeneron et Johnson & Johnson pour avoir annoncé des initiatives de développement de vaccins ou de médicaments anti-Covid-19.
Le secteur pharmaceutique chinois est également sous de bons auspices puisque le cours de l’action de Zhende Medical a progressé de 71,4 %, AliHealth de 57,8 %, Pingan Good Doctor de 34,3 %, Da An Gene de 26,6% et Abbvie de 7,7%. Il est prévu de procéder à des tests de vaccins entre mars et avril.
Le revers de la médaille
Si la pandémie est contenue d’ici fin mars, la croissance de l’empire du milieu sera autour de 5,4% en 2020. Par contre au-delà de juin, la croissance tombe sous la barre de 4,5 %, selon le scénario pessimiste.
Selon Oxford Economics, le Coronavirus se traduira par une perte de 0,25 % du PIB mondial et de 0,4 % du PIB de l’Asie.
Et pour cause, la Chine pesait en 2017 pour 18,1 % du PIB mondial, 6,4 % du commerce mondial et 11,4 % du commerce mondial des biens, selon McKinsey Global Institute.
Si la plus grande économie manufacturière éternue, tout le monde tremble et retient son souffle, puisque 28,2 % de la production manufacturière provient de Chine, 75 % de la valeur total des composants utilisés dans les téléviseurs et 85 % de ceux utilisés dans les smartphones sont également made in China. Ainsi la production de 3 à 5 millions d’iPhones a été reportée au deuxième trimestre 2020.
Le secteur automobile n’est pas en reste, pour ne prendre que le cas de Volkswagen qui dispose de 24 usines en Chine soit 40% de la production mondiale de la marque. En Corée du Sud, Hyundai a suspendu la production dans ses sept usines.
Par ailleurs, l’impact sur les institutions financières est à son paroxysme alors que d’autres secteurs comme la construction sont carrément à l’arrêt en Chine.
L’autre secteur qui a le plus souffert de la pandémie est celui du Tourisme/Transport aérien, particulièrement en Chine avec 70 % des vols annulés, plus de 500 trains perturbés et un taux de remplissage des hôtels qui ne dépasse pas les 1/5…
Alors selon où on se positionne, le Coronavirus peut sembler comme une menace ou comme une belle opportunité. Sauf si la propagation n’est pas contenue… une pandémie d’une ampleur aussi grave que la grippe espagnole de 1918 pourrait coûter jusqu’à 5 % du PIB mondial, selon la Banque Mondiale.