Si certains secteurs ont été brutalement secoués par la crise liée au Coronavirus, d’autres se sont montrés plus résilients et sont parvenus même à afficher des performances. Comment ?
A l’instar de tous les pays du monde, le Maroc aurait été impacté en 2020 par la pandémie, subissant de pénibles conséquences socio-économiques. Conjuguée à une deuxième année de sécheresse, la crise sanitaire aurait conduit à une lourde récession, la première depuis plus de deux décennies.
Si certains secteurs ont été brutalement secoués par la crise, d’autres se sont montrés plus résilients tenant tête à la crise.
D’emblée, il faut admettre que les activités profondément touchées par la pandémie auraient été celles fortement dépendantes de la demande extérieure, notamment des pays de l’UE, principal partenaire. Il s’agit essentiellement du secteur touristique et de ses activités annexes, des industries mécaniques, métallurgiques et électriques (IMME), des industries du textile et habillement, du commerce et du transport.
En revanche, d’autres secteurs auraient continué de résister en affichant des performances. Nous pouvons citer à cet égard, l’industrie extractive, agroalimentaire, chimique et para-chimique, les services de santé et éducation et les services d’administration.
La valeur ajoutée du secteur de l’industrie agroalimentaire, aurait connu en 2020 une amélioration, en enregistrant une modeste croissance de l’ordre de 0,6% en 2020 contre une évolution de 1,1% l’année précédente. Ce bon comportement aurait permis de compenser les pertes à l’export au niveau de ce secteur et ce grâce à la bonne tenue de la demande intérieure, maintenue par les efforts entrepris pour soutenir le pouvoir d’achat.
Les industries chimiques et para-chimiques auraient enregistré une valeur ajoutée en accroissement de près de 7,6% en 2020 contre 5,6% en 2019. D’une part, la baisse de la demande étrangère adressée aux produits pharmaceutiques aurait été largement compensée par la bonne orientation de la demande locale. D’autre part, la production des engrais chimiques destinés à l’export se serait améliorée profitant du raffermissement des importations Brésiliennes, Indiennes et Européennes et du repli des exportations des principaux concurrents, notamment, la Chine et les Etats-Unis.
De même, la valeur ajoutée des industries extractives aurait progressé de près de 4,4% en 2020 contre 2,4% en 2019. La production du phosphate brut se serait raffermie suite à l’accroissement du volume des expéditions du phosphate et de ses dérivés, malgré les perturbations des prix au niveau du marché international. Toutefois, la production des métaux, notamment celle de zinc, de cobalt et de plomb se serait contractée en 2020, impactée par la fermeture de la majorité des sites miniers et le repli de leur cours à l’échelle internationale.
Nonobstant, les services non marchands auraient compensé en partie la baisse des services marchands, avec le maintien de la croissance de leur valeur ajoutée à 5% en 2020, en raison des charges incompressibles de la masse salariale et des cotisations sociales. De même, les services relatifs à la santé et à l’éducation auraient connu un dynamisme avec un accroissement de leur valeur ajoutée de 4,6% en 2020 contre 2,4% enregistré en 2019.
En effet, suite aux pressions exercées par la crise de la covid-19, un effort considérable aurait été déployé en 2020 pour la consolidation et le renforcement des capacités du système de santé.
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