Le coronavirus continue de se propager à une vitesse « quasi exponentielle », s’est inquiété, mercredi 1er avril, le secrétaire général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus. Plus de 900 000 cas de Covid-19 ont été recensés dans 187 pays et territoires, dont 215 000 aux Etats-Unis, où la maladie progresse le plus vite. Faute de capacité suffisante de dépistage, ces bilans sont très probablement bien au-dessous de la réalité.
Malgré des mesures de confinement qui concernent près d’un habitant de la planète sur deux, les bilans sont de plus en plus lourds : plus de 13 000 morts en Italie, 10 000 en Espagne, 5 000 aux Etats-Unis, 4 000 en France, 3 000 en Iran, 2 000 au Royaume-Uni… Le Covid-19 a déjà causé la mort de 46 000 personnes dans le monde.
La mort d’un nouveau-né dans l’Etat du Connecticut, après celles d’un bébé de 9 mois à Chicago et d’un adolescent de 13 ans au Royaume-Uni, a particulièrement frappé les esprits, les enfants étant jusqu’ici relativement épargnés.
Des lourdes pertes en Espagne
Plus de 500 000 cas de personnes contaminées étaient recensés jeudi en Europe, selon un comptage réalisé par l’Agence France-Presse (AFP), soit plus de la moitié du total mondial.
En Belgique, la pandémie a causé la mort de plus de 1 000 personnes (pour 15 348 cas confirmés), selon un nouveau bilan officiel communiqué jeudi par les autorités sanitaires. Ce nombre a doublé en l’espace de trois jours, notamment en raison de la comptabilisation décalée des morts survenues en maison de retraite.
Mais c’est l’Espagne qui a de nouveau déploré jeudi les pertes les plus importantes avec 950 décès en vingt-quatre heures, portant le bilan à 10 000 morts. Plus de 110 000 cas de contaminations ont été enregistrés sur le territoire, mais la progression quotidienne a ralenti légèrement (+ 7,9 % depuis mercredi, contre + 18 % il y a une semaine). « Les données nous montrent que la courbe s’est stabilisée, que nous avons atteint le premier objectif d’arriver au pic de la courbe et que nous sommes entrés dans la phase de ralentissement » de la pandémie, a déclaré le ministre de la santé, Salvador Illa.
En Italie aussi, où les hôpitaux craquent de toutes parts, le nombre des nouvelles infections continue de diminuer. Mais les médecins s’inquiètent des convalescents, qui quittent l’hôpital dès que leur vie n’est plus menacée, même s’ils sont encore contagieux. Le gouvernement italien est sous pression pour lever les mesures de confinement, prolongé au moins jusqu’à la mi-avril, et relancer une économie au ralenti, alors que la pauvreté progresse et que le chômage de masse menace.
La Commission européenne a proposé jeudi de créer un instrument pour garantir jusqu’à 100 milliards d’euros les plans nationaux de soutien à l’emploi mis en place en raison de l’épidémie due au coronavirus. (Avec AFP)