La durée de la mission du COVID-19 sur le territoire national a été suffisante pour qu’il émette un rapport des plus accablants sur les politiques économiques et sociales du pays. Que nos politiciens retiennent la leçon.
Qu’est-ce que nous avons encore fait au bon Dieu pour qu’il nous inflige un tel châtiment ? Une épidémie mutée à la vitesse grand V en pandémie ayant pour seule mission : tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens ! Une fois qu’il a trôné sur le globe, le virus bouleverse l’ordre de la nature, les conventions, l’harmonie, les priorités, les rapports… bref, il produit le chaos. Une peur bleue a saisi toutes les composantes de la société, le fort comme un turc et le fragile comme la fleur de pêcher.
Sur la toile pullulent des experts, dont plusieurs nés de la dernière pluie, appellent le changement radical sur les toits. Ils revendiquent l’abandon des théories économiques jusqu’alors réussies et l’abolition des lois et règlements sans harmonie avec les diktats du virus. En d’autres termes, ils prônent la normalisation de la relation avec le virus. Ils omettent que le monde n’est pas à son premier plongeon. Les épidémies, les guerres et autres catastrophes constituent la tasse de thé du monde. D’ailleurs plusieurs économistes considèrent ces facteurs comme des régulateurs de la vie sur terre.
Les gouverneurs se sont fait la bile des gouvernés. Faute de pouvoir s’attaquer au principal, plusieurs soignent l’accessoire. En attendant le vaccin, notre gouvernement a proposé argent contre repli : le gouvernement s’attendait à ce que le virus ne fasse pas long feu et que l’argent donné de bon cœur puisse suffire. Seulement, le séjour du virus se prolonge et les réserves commencent à s’épuiser. Le gouvernement était obligé de lâcher du lest en comptant sur la compréhension et le bon sens de la population.
Toutefois, le terrain montre que les Marocains sont indisciplinés. Cette indiscipline s’explique par l’inexploitation optimale du vaccin, en circulation dans le monde depuis plusieurs berges, de l’éducation. En outre, la scène marocaine souffre d’un manque criant en élite à même d’encadrer, de fédérer et de pousser l’ensemble vers un objectif commun. Mais comment voulez-vous qu’une confiance s’installe alors qu’en plein confinement, les faits nous révèlent des responsables qui préfèrent le parti à la patrie, d’autres qui privilégient l’argent aux gens, d’autres encore favorisent l’allogène à l’indigène et enfin ceux qui ont l’imprudence de profiter des circonstances pour s’enrichir sans cause.
Tout a changé à l’ère du Covid-19 sauf la politique de l’autruche qui constitue la signature de notre gouvernement. Ce n’est pas seulement le Covid-19 qui est dangereux, c’est aussi le fait que nous qui, moult lustres après indépendance, nous ne sommes pas préparés : ni population lettrée, ni infrastructure hospitalière appropriée, ni système de couverture sociale adéquat. L’échec de nos politiques économiques et sociales a été dévoilé au grand jour. Les secrets qui étaient jadis tapis à l’abri, ont été dévoilés au vu et au su de tout le monde. Si le gouvernement avait rompu avec des politiques moyenâgeuses, la population aurait assimilé le risque et les dégâts seraient moins conséquents.
Il est évident que le Covid-19 a opéré une évaluation indépendante des politiques économiques et sociales du Royaume que même les rapports de la Cour des comptes n’ont pu démêler avec tant de précision et courage. Ceux qui sont contre la normalisation avec le virus savent pertinemment que la tête du virus est si petite pour supporter le monde et s’y adapter et donc vont concourir à sa disparition par la production du vaccin. Il nous appartient, nous qui sommes concentrés sur l’accessoire, une fois la situation rétablie qu’on rompe avec le dicton : quand on chasse le naturel, il revient au galop.
L’évaluation ne doit pas être précipitée comme celle effectuée par le chef du gouvernement au parlement sous l’impulsion des premiers résultats encourageants du confinement. Le chef, terme que j’hésite à lui attribuer, a omis qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours, pardon du covid-19, avant de l’avoir tué. Avec des politiques hasardeuses, l’actuel gouvernement ne manquera pas de passer à postérité. Hélas négativement !