Interpellé lors de la présentation Projet de Loi de Finances rectificative, devant la Chambre des Conseillers, sur le retard accusé dans l’élaboration et la présentation du PLFR au moment où d’autres pays ont au fur et à mesure de la crise élaboré deux voire trois et même plus de Lois de Finances rectificatives, M. Benchaâboun a décliné sa réponse en 5 points :
1-De prime abord, le PLFR a bénéficié de l’approbation unanime de toutes les composantes de la majorité. Aussi il a été approuvé lors de la tenue du Conseil de gouvernement par tous les ministres des partis qui représentent cette majorité. C’est pour dire qu’il n’y a aucun dysfonctionnement aussi bien au niveau des composantes du gouvernement que de la majorité en ce qui concerne le PLFR.
2-En réponse à ce qui a été mentionné comme retard dans la présentation du PLFR 2020, il est à préciser que le gouvernement n’a pas raté 50% de l’année budgétaire comme ce qui a été relevé. Force est de rappeler que des procédures ont été engagées au fur et à mesure de la crise et en un temps record, conformément aux orientations royales. Lesdites réformes ont permis de passer la première étape de la stratégie pour faire face à la crise sanitaire Covid-19 avec un minimum de pertes aussi bien sur le plan social qu’économique. Tout ce qui a été difficile à réaliser depuis de nombreuses années s’est concrétisé en quelques jours grâce à une mobilisation des différents acteurs. Cela dit de quel gaspillage de temps parlons-nous ?
Ledit projet a été préparé selon nos convictions et conformément aux dispositions de la Constitution et de la Loi Organique des Finances. Le but étant de se partager la responsabilité de la gestion de cette crise tout en appréciant le moment opportun pour présenter le PLFR.
3- Le Maroc a été impacté par la crise sanitaire de manière moins importante que d’autres pays plus développés notamment européens qui ont prévu des baisses drastiques de leur taux de croissance. Le Maroc prévoit une baisse de 5% au titre de l’année 2020 qui inclut, ne faut-il pas l’oublier, les effets négatifs d’une année de sécheresse.
Le gouvernement est convaincu des prévisions annoncées aussi bien en matière de croissance économique que de déficit budgétaire. En ce qui concerne le taux de croissance économique, il concorde avec les prévisions du FMI, soit un taux de – 4,9%.
4- En quatrième point le gouvernement ne se cache pas derrière la crise sanitaire pour expliquer toutes les difficultés. Bien au contraire, cette crise sanitaire a surgit à un moment où le Maroc avance à pas sûrs vers la consolidation de ses bases macroéconomiques et l’amélioration de la marge de manœuvre à travers des réformes stratégiques. Cela s’est traduit par un déficit budgétaire ne dépassant pas 3,5% du PIB et un taux d’endettement se stabilisant à 64,9%. Sans oublier un taux d’inflation ne dépassant pas 2%. Des indicateurs qui ont permis au Maroc de faire face à la crise sanitaire et la consolidation de la confiance de ses partenaires dans la durabilité des indicateurs macroéconomiques.
5- Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une stratégie claire de gestion de crise mettant en œuvre les hautes directives de Sa Majesté le Roi. Elle est basée sur les bonnes pratiques de gestion et de gouvernance appliquées à l’échelle internationale. Cette stratégie se déroule en plusieurs étapes : une étape de résilience, puis une étape de suivi de l’activité économique et une étape de relance et d’adaptation au monde après Corona.
A ce titre, il convient de respecter la séquence de ces étapes. Nous ne pouvons parler de décollage ou reprise économique sans prendre les mesures nécessaires pour aider les entreprises à se tenir debout. Comment pouvons-nous parler de relance économique sachant que les entreprises ont connu un arrêt brutal d’activité de trois mois. C’est pour dire encore qu’il n’a y a pas de déperdition de temps mais un affrontement par étapes de la crise selon une approche participative avec tous les intervenants.
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