Nous voici donc confinés, obligés de rester chez nous et de nous munir d’un document signé par l’autorité locale pour pouvoir mettre le nez dehors ! Ce confinement, nous sommes tous conscients qu’il est nécessaire pour limiter les dégâts, pour protéger les plus fragiles parmi nous.
Mais ce confinement nous stresse, et c’est logique. Personne ou presque n’a jamais vécu une situation pareille. Nous basculons brutalement d’un monde d’abondance à un monde de restriction. D’un village planétaire à quelques dizaines ou centaines de mètres carrés. Pour la première fois depuis longtemps, nous sommes (relativement) égaux devant la nature. Nous ne sommes plus maitres de rien. Les passeports, les comptes en banque, les assurances en trois parapheurs, les miles accumulés chez trois compagnies aériennes … tout cela ne sert plus à grand-chose à l’heure actuelle. Nous-nous rendons compte de notre impuissance. Nous sommes obligés de tout arrêter.
Arrêter ! Tiens, ce n’est pas ce qui nous a fait fantasmer durant toutes ces années ? Tout arrêter, suspendre le temps, faire un break, souffler ? Arrêter la folle cadence de nos jours, de nos envies, de nos besoins, de nos achats, de nos boulots, des 1001 futilités qui nous empêchent de voir l’essentiel ?
Mais encore une fois, nous refusons que cet arrêt (tant souhaité) nous soit imposé ! Nous voulons tout verrouiller, tout contrôler … dans l’excès et dans la frénésie.
Nous stockons des semaines de vivres dans nos placards, nous voulons à tout prix occuper chaque seconde de notre temps (libre), nous nous inventons des raisons (plus ou moins valables) pour contourner le confinement. Tel un hamster en cage, nous tournons en rond.
Mais cette excitation (naturelle) laissera bientôt la place à la lassitude et au vide. Et ça, il faut s’y préparer !
Ce confinement est une épreuve d’endurance et de vérité, et pour tout le monde. Ce confinement a besoin de souffle et de mental.
Comme dans un marathon ou dans une longue marche, il faut y aller doucement, en ménageant ses efforts, ses espoirs, son enthousiasme, ses peurs, son angoisse. Ne soyons excessifs en rien parce que nous ne savons pas ce que les prochains jours nous réservent. Parce que la ligne d’arrivée est mouvante et incertaine.
Restons disciplinés, car ce n’est pas être soumis. Restons humbles, car ce n’est pas être faibles. Faisons confiance, parce que ce n’est pas de la candeur. Positivons, parce que nous n’avons pas le choix.
Donnons du sens à ce confinement. Autrement, nous le vivrons comme un séjour, horrible et injuste, en prison.
Pour une fois, notre salut et notre déperdition ne peuvent être que collectifs.
Par Driss Bennani,
Creative Producer, Consulant en Communication, Marketing content et Relations publiques -W5 Media
(Publié avec l’accord de l’auteur)
1 comment
extraordinaire, personnellement je vis ce confinement comme une aubaine, je suis déjà à 10 jours de confinement volontaire.
je vis seul dans 1 espace de 140 m2, pourtant je n’occupe qu’un minimum d’espace.
j’organise mes journées en fonction de mes besoins, je ne m’ennuie pas du tout.
c’est vrai je suis un solitaire, au travail je m’enferme dans une pièce mais les fenêtres grandes ouvertes,
en voiture, je n’occupe que mon siège.
dans la rue, au restaurant, parmi la foule, je suis seul avec moi même, pourtant je suis sociable.
en période de confinement, je me contente d’un seul repas par jour.
pour compagnon j’ai la radio, la télé, et le coran. je considère cette phase comme un séminaire spirituel. j’ai internet, j’ai aussi le téléphone, je prends des nouvelles de ma famille, de mes enfants, de mes amis.
croyez moi, je n’ai pas le temps de m’ennuyer.
cordialement
aziz