Plus que quelques jours avant l’échéance des mesures fiscales et sociales prévues par le comité de veille économique dans le cadre de la lutte contre la pandémie. A partir du 1er juillet, tout devrait revenir à la normale au niveau de l’administration fiscale, de la CNSS ainsi que des banques. Une question reste en suspend : qu’en sera-t-il des secteurs qui ne sont toujours pas autorisés par le gouvernement à reprendre leur activité ?
Le compte à rebours a commencé. Plus que quelques jours avant la fin de toutes les mesures prises par l’Etat, à travers le Comité de veille économique, pour aider les entreprises à amorcer le choc de la crise Covid-19 et de l’état d’urgence sanitaire. Report des crédits bancaires et leasing, suspension des charges sociales, report des dépôts des déclarations fiscales ainsi que la suspension des contrôles fiscaux et des ATD, toutes ces mesures fiscales et sociales prendront fin le 30 juin.
Dès le 1er juillet, les entreprises devront d’acquitter de toutes leurs obligations fiscales, sociales (CNSS) et financières (banques et de sociétés de financement). Il faut dire que la reprise de l’activité économique le 1er juin n’est pas anodine puisqu’il va bien falloir faire tourner les moteurs pour faire entrer de l’argent et pouvoir honorer ses engagements.
La reprise sera certes difficile pour tous les secteurs, mais il faut bien se retrousser les manches et relancer la machine. L’Etat ne pourra pas aller au-delà de ses moyens. Et ce n’est pas nous qui le disons mais ce sont les propos du Wali de Bank Al-Maghrib.
« L’Etat ne pourra pas continuer à donner et à soutenir les classes touchées au détriment de l’économie. Il est donc impératif que l’activité économique reprenne, que les citoyens reviennent à leur travail et qu’ils puissent retrouver leurs revenus. Autrement, la notation du pays sera dégradée et nous passerons à ce moment de l’investissement au spéculatif avec tout ce que cela implique comme conséquences. C’est pourquoi il faut savoir comment bien dépenser et prioriser », a déclaré Abdellatif Jouahri.
En effet, bien que les mesures sociales prises par le CVE aient été financées par le Fonds Covid créé pour lutter contre les conséquences de la crise sanitaire et qui s’est établi à 33 Mds de DH à fin mai, dont 14,88 Mds de DH de dépenses, l’économie nationale va subir un coup très dur. « L’économie nationale accuserait en 2020 une contraction de 5,2%, la plus forte depuis 1996 », a alerté le Wali de BAM. En raison de cette conjoncture exceptionnelle, les prévisions de la Banque centrale n’ont jamais été autant incertaines.
Mais il va bien falloir se donner de la visibilité. Les prévisions de BAM tablent sur un déficit du compte courant qui devrait se creuser en 2020 à 10,3% du PIB avant de s’alléger à 5,8% en 2021.
Autres indicateurs alarmants et pas des moindres, les exportations qui connaîtront un repli de 15,8% en 2020 (pour la quasi-totalité des secteurs). Les importations diminueraient de 10,7%, en lien essentiellement avec l’allègement de 39,5% de la facture énergétique et la baisse de 8,9% des acquisitions de biens d’équipement.
Quant aux recettes de voyage et les transferts des MRE, ils reculeraient respectivement de 60% et de 25% en 2020 et les entrées d’IDE régresseraient à 1,5% du PIB en 2020.
Les chiffres des finances publiques à fin mai donnent également un avant-goût sur les conséquences de cette crise sur les finances publiques. A fin mai le déficit budgétaire s’est creusé à 23 Mds de DH contre un déficit budgétaire de 22,6 Mds de DH un an auparavant.
Il faudra attendre la Loi de Finances rectificatives, qui sera dévoilée dans les prochains jours, pour mesurer réellement le manque à gagner pour l’économie.
Ces secteurs laissés pour compte…
En attendant d’y voir plus clair, on se demande toutefois, qu’en sera-t-il des secteurs qui ne sont toujours pas autorisés par le gouvernement à reprendre leur activité ? L’Exécutif va-t-il prévoir un rallongement desdites mesures au profit de ceux qui sont restreints à ne pas lever le rideau ?
En effet, toutes les activités n’ont pas pu reprendre, notamment touristiques, particulièrement dans la Zone 2 qui produit près de 60 % du PIB national (base 2017) alors qu’elle emploie 40 % des actifs occupés, selon les chiffres 2019 communiqués par le HCP.
Pour l’instant rien ne filtre. Dans les prochains jours, on en serra plus sur la stratégie que le gouvernement adoptera pour continuer à soutenir les plus démunis mais aussi ceux qui continueront de subir les conséquences de la crise sanitaire.
1 comment
هل ستكون مرحلة تالت لي دعم .لي لقطاع غير مهيكل وما ستكون وشرا