Durant 3 jours (du 7 au 9 juin), la perle du nord Tanger a vibré au rythme de la révolution digitale, de l’intelligence artificielle et de l’innovation technologique. Plus de 200 conférenciers de très haut niveau représentant 64 pays ont participé à la 2ème édition du Congrès de la technologie et de l’innovation (CYFY Africa 2019). Placé sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, CYFY Africa a été organisé par le Centre d’études et de recherches ORF (Inde) et le centre africain de recherche ORFA, en partenariat avec le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Economie numérique, l’université internationale de Rabat et la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima.
Il était question lors de cet événement d’envergure de mettre l’accent sur comment la révolution digitale change-t-elle la donne mondiale sur le plan sécuritaire, géopolitique, économique, financier… ? Quel est son impact sur notre quotidien, sur les relations politiques, sur l’émergence des nations… ? Quels sont les garde-fous à mettre en place pour garantir la bonne utilisation de cette technologie pour un monde meilleur ?
On ne parle plus uniquement de force militaire, financière ou économique mais également technologique qui évolue de façon beaucoup plus rapide. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde sur le fait que la technologie permet aux nations de se développer plus vite et de rattraper leur retard de croissance à condition d’investir convenablement dans l’intelligence artificielle. La Chine est l’exemple le plus édifiant des retombées de la technologie sur la croissance puisqu’elle est devenue en seulement 40 ans la deuxième puissance économique mondiale. Un développement qui lui coûte tout de même environ 130.000 millions de dollars dans l’intelligence artificielle chaque année.
Force et risque de la révolution digitale
CYFY Africa 2019 a permis de rappeler la place qu’occupe le numérique pour répondre aux besoins de l’humanité. « Le monde digital est en phase de prendre ses marques à travers le monde et de transformer en profondeur les modes de consommation, de production et de commercialisation. Tout cela a un impact important. Constructeur ou destructeur tout dépend de comment il est abordé », a déclaré Moulay Hafid Elalamy, ministère de l’Economie numérique.
Et d’ajouter que cet événement permet aux gouvernements d’éviter des écueils, des déviations voire des erreurs dans l’utilisation de cette technologie. En effet, si la révolution digitale est devenue un nouveau moteur de croissance, elle est également une arme de destruction. Les compagnies technologiques contrôlent le monde grâce aux données personnelles qu’elles détiennent. « Les réseaux sociaux, la 5G, le big data, l’intelligence artificielle, l’internet des choses, la robotisation…, tels sont les sujets qui intéressent les gouvernements et entreprises et devraient occuper les sociétés. Toutes les transformations que nous vivons et que nous allons vivre affectent l’ordre de coexistence, la politique, la sécurité, les inégalités sociales et d’opportunités, le commerce, la santé...», a précisé José Luis Rodríguez Zapatero, ancien Président du gouvernement Espagnol.
En effet, on parle désormais de nouvelles frontières technologiques qui dessinent les nouvelles puissances mondiales mais qui définissent aussi les nouvelles relations de pouvoirs dans le monde. Il est donc temps pour les pays en voie de développement notamment africains de suivre cette tendance mondiale, de s’adapter et surtout d’investir dans les nouvelles technologies et l’intelligence artérielle.