Le Maroc, comme de nombreux pays, n’est pas à l’abri des risques causés par les changements climatiques. Plusieurs initiatives de nature à placer le pays sur une trajectoire résiliente et bas carbone ont été prises. Elles visent à relever les défis de la pénurie d’’eau, des sécheresses récurrentes, des catastrophes naturelles que connait le pays et à honorer les engagements pris vis à vis de la communauté internationale en matière de protection de l’environnement. Comment ? Le CMC livre sa lecture.
Ces efforts s’ajoutent à ceux déjà déployés et à venir visant à mettre le développement du pays sur une tendance plus solide, équitable et durable.
Pour répondre aux besoins de l’économie et de ses populations en eau, le Maroc a lancé un vaste programme d’exploitation de l’eau de mer, d’utilisation des ressources en eau renouvelable, de traitement des eaux usées et de valorisation des eaux d’irrigation. Il s’est, aussi, engagé fermement dans un ambitieux programme de développement des énergies renouvelables depuis la fin des années 2000, dans la perspective de contribuer efficacement au pro- gramme mondial de décarbonisation.
Pour lutter contre les changements climatiques, le Maroc a également élaboré des politiques et des stratégies visant à mettre le pays sur la voie de décarbonisation. Ainsi pour relever les défis climatiques, le Maroc a pris les devants dès la fin des années 2000 avec le lancement du Plan Maroc Vert pour soutenir l’agriculture et l’adoption d’une politique énergétique nationale pour promouvoir les énergies renouvelables.
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Suivant la même orientation, le Maroc a mis en place une Stratégie Nationale de Développement Durable et lancé le Plan Climat National 2030. L’objectif de ce dernier Plan est de renforcer la gouvernance climatique, d’accélérer le processus de décarbonisation de l’économie, d’inscrire les territoires dans la dynamique climat, et de renforcer les capacités humaines, technologiques et financières.
D’autres initiatives, de nature à compléter ou à renforcer celles déjà mises en œuvre en vue de déterminer les modalités de convergence du Maroc vers la neutralité climatique au cours de ce siècle, sont également envisagées. Certaines sont en cours d’exécution et d’autres en cours de préparation.
Le secteur public à remplir sa part du contrat
Les questions climatiques ne sont pas du seul ressort du secteur public. L’implication du secteur privé est primordiale. Selon une enquête réalisée par les services de la Banque Mondiale, le niveau de mobilisation des entreprises marocaines reste, cependant, faible et inégal. En effet, rares sont, encore, les entreprises qui intègrent les considérations climatiques dans leurs processus de décision. Les objectifs stratégiques du climat ne sont pris en compte que par les entreprises sous contrôle étranger ou innovantes.
Les unités productives qui ont subi des pertes financières en raison de phénomènes météorologiques extrêmes commencent à prendre, aussi, conscience de la nécessité de prioriser les investissements leur permettant d’atténuer les émissions de carbone et de renforcer leur résilience aux différentes modifications de leur environnement.
Ce constat est relevé en dépit du rôle majeur du secteur privé dans l’action climatique. Sa participation au financement au cours de la période 2011-2018 est évaluée à 60% et sa contribution au déploiement des énergies renouvelables dans le cadre de vastes projets de partenariats public-privé est importante. Ce rôle peut être renforcé davantage dans les mesures d’adaptation climatique, via son implication dans les programmes de dessalement, des constructions résilientes et dans le marché de l’assurance climatique.
Et d’importants investissements sont nécessaires
L’objectif de résilience et bas carbone à l’horizon 2050 nécessite de la part du pays des investissements conséquents. Selon les dernières estimations de la Banque Mondiale, le montant de ces derniers en valeur actualisée est évalué à 78 milliards de dollars. Ils seront réalisés de façon progressive. Leurs impacts sur l’environnement et le développement économique et social du pays sont de nature à encourager les investissements directs étrangers et à stimuler la croissance et l’emploi. Ils permettront également à l’économie marocaine de surmonter certaines difficultés liées notamment au stress hydrique, à la sécurité alimentaire et à d’autres catastrophes naturelles.
Ce volume d’investissement s’étalera sur plus de 25 ans. Ainsi 23,3 milliards de dollars dont les 2/3 seront consacrés à l’adaptation d’ici 2030 puis 25 milliards de dollars seront investis entre 2031 et 2040 et 29,5 milliards entre 2041 et 2050. Ces investissements seront en grande partie pris en charge par le secteur privé, sous réserve, cependant de la mise en œuvre de politiques sectorielles adaptées.
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