Depuis quelques jours, les rumeurs vont bon train quant à un éventuel report de la date de déconfinement. D’aucuns avancent une durée de deux semaines au moment où d’autres parlent d’une dizaine de jours.
L’Exécutif va-t-il encore jouer aux prolongations ? Cette question est sur toutes les lèvres pas uniquement des citoyens qui expriment sur les réseaux sociaux leur ras-le-bol de ce confinement douloureux, mais aussi des entreprises et autres acteurs qui s’impatientent pour s’organiser et se préparer sur le plan sanitaire à la reprise de l’activité.
La vérité est ailleurs
Inutile de rappeler que dans un contexte où le virus n’a pas entièrement disparu, le déconfinement devra être géré au mieux au risque de voir émerger des clusters ou des foyers de contamination. Parce qu’outre sa forte contagiosité qui suit une loi plus qu’exponentielle, des effets néfastes de portée systémique ne sont pas à négliger. Partant de là, toute la société retient son souffle et s’attend à des explications sur comment sera levé le confinement, les étapes précautionneuses à entreprendre pour éviter une seconde vague de la pandémie et surtout quel faciès prendra le Maroc post-corona.
C’est pour dire que c’est insensé d’attendre j-1 ou j-2 pour que l’Exécutif annonce sa décision. Au moment où nous mettions en ligne, un conseil de gouvernement devant se tenir ce lundi 08 juin a été reporté et rien ne filtre encore sur ce qui se trame en matière de déconfinement. C’est tout simplement manquer de respect à toutes les franges de la population.
Depuis quelques jours, les rumeurs vont bon train quant à un éventuel report de la date de déconfinement. D’aucuns avancent une durée de deux semaines au moment où d’autres parlent d’une dizaine de jours. Assurément, une rumeur est une rumeur et reste vide de toute substance de vérité, mais dans certains cas, elle sert à baliser le terrain, préparer la population ou à tâter son pouls.
Toutefois, cela ne doit pas occulter le fait qu’aujourd’hui la situation est bel et bien différente de ce qui prévalait durant les mois de mars, avril et même au début du mois de mai. Nous ne pouvons nier que l’on remarque un relâchement de la part des autorités et que sous prétexte d’approvisionnement des denrées alimentaires, les points de vente sont pris d’assaut. Il s’agit tout simplement d’un déconfinement qui ne dit pas son nom.
Bref, cela dit le Maroc ne peut faire l’exception et continuer à maintenir à l’arrêt certaines activités sous le prisme de la pandémie sachant que d’autres pays, où le Corona a fait des ravages humains avec des taux de mortalité gravissimes, ont déconfiné pour ne citer que l’Espagne, la France ou encore l’Italie. Plusieurs pays ont compris que plus le confinement se prolonge, plus les conséquences socio-économiques seront lourdes voire difficiles à gérer. Mieux encore, les derniers indicateurs montrent que l’état des décès au Maroc est quasiment constant et ne représente que 2,5% des personnes infectées. Les rémissions sont également en nette progression.
Les conséquences économiques du confinement
Au fil de l’eau, la pandémie a entraîné la fermeture de milliers d’entreprises occasionnant des pertes économiques invraisemblables, mis en chômage des centaines de millions de personnes tout en leur ôtant toute ressource pour continuer à vivre normalement, et rendu toute vie sociale collective, digne de ce nom, presque impossible.
Se pose alors les questions lancinantes de savoir : à l’aune de cette crise sanitaire, est-il judicieux voire raisonnable de continuer à confiner ? Ne risque-t-on pas d’aggraver davantage les seuils de pauvreté se traduisant par une crise sociale (suicides, agression, vols…) des plus alarmantes et surtout quel est le modus-operandi du déconfinement à opérer ?
Des questions qui restent sans réponses à cause d’un gouvernement qui brille par un déficit en matière de communication. Nous ne pouvons qu’envier l’Hexagone qui deux ou trois semaines avant le déconfinement explique avec acharnement aux siens sur le comment de la gestion du déconfinement. Le leitmotiv est de reprendre le court normal de vie tout en sauvant des pans de l’économie.
Toutes les institutions internationales sont unanimes que l’économie mondiale connaîtra cette année sa pire récession depuis la grande dépression. Il s’agit d’une récession plus grave que celle observée lors de la crise financière mondiale.
Comme annoncé à plusieurs reprises par le FMI, les conséquences économiques du « Grand Confinement » ne vont épargner aucun continent. Les pays les plus touchés seront ceux de la zone euro, avec une contraction de l’activité de 7,5 %, suivis du Royaume-Uni et des Etats-Unis, avec des replis respectifs de 6,5 % et de 5,9 %. L’Afrique subsaharienne pourrait enregistrer sa première récession depuis un quart de siècle avec une croissance négative de -1,6 % en 2020. Seuls les pays émergents d’Asie enregistreront une croissance positive, à 1 %, dont la Chine (1,2%) marquant cependant un très net ralentissement, après +6,1 % en 2019.
Le Maroc n’est pas en reste. Étant fortement dépendant de l’économie internationale, son économie serait fortement impactée. La pandémie a mis en exergue les fragilités les plus redoutables : un secteur informel proliférant, une pauvreté très aiguë dans certains patelins… Et pourtant, face à cette réalité aussi accablante qui nous frappe en pleine figure, l’Exécutif préfère jouer la discrétion.
Une chose est sûre : la levée du confinement est imminente pour ne pas asphyxier l’économie outre mesure mais avec toute la prudence et le contrôle sanitaire des sites de production qu’impose la gravité du moment.
Lire également : Déconfinement, prolongation du confinement… les rumeurs usent les Marocains
2 Commentaires
Heureusement qu’il y a un roi dans ce pays, imaginez si le souverain n’est pas intervenu dans les premiers jours du début de cette pandémie, , est ce que c’est le toi qui doit intervenir à chaque fois !!!!?????
Le confinement est prévu jusqu’au 10 juin 10h, alors à 10h01 je sors avec tte ma famille respirer l’air frais de la mer !!!