La réglementation de changes doit être revue pour instaurer plus de confiance et mieux gérer la relation du citoyen avec la devise.
Tant que les règles ne changent pas, les comportements resteront inchangés. Les dispositions devant permettre ce changement ne seront pas uniquement contenues dans les Lois de Finances, mais aussi dans l’arsenal juridique, les circulaires…
Partant du constat lié à la résistance au changement, le ministre des Finances M. Benchaâboun est conscient que la réglementation de changes, sous le ressort de l’Office des changes, est appelée à évoluer. Assurément le changement ne peut se faire du jour au lendemain, mais il s’avère judicieux de procéder progressivement.
« Le but de la révision de la réglementation telle qu’elle est régie par l’Office des changes est d’instaurer plus de confiance et que les gens ne ressentent plus ce besoin d’ouvrir des comptes à l’étranger», explique M. Benchaâboun à l’occasion d’une rencontre restreinte tenue le mardi 05 novembre avec quelques médias.
A ce titre, la possibilité d’ouvrir des comptes en devises au Maroc sera autorisée à partir de la fin de l’année 2019 pour l’ensemble des citoyens. Ils pourront ainsi loger leur dotation soit 45.000 DH dans un comptes en devises, ou en dirhams convertibles ou se contenter de la formule actuelle. Dans ce cadre, ces derniers, du moment qu’ils pourront réaliser de la même manière la dépense ne verront plus l’utilité d’ouvrir des comptes en Europe. Aussi, sera-t-il autorisé aux Marocains ayant des revenus à l’étranger et qui ont pu régulariser leur situation (d’ici octobre 2020) de loger les devises qu’ils détiennent dans des comptes bancaires au Maroc. A titre d’exemple, si une personne possède un bien qu’elle loue à l’étranger, elle pourra percevoir les loyers y afférents dans son comptes en devises au Maroc. Mieux encore, elle pourra effectuer toutes ses dépenses à partir de ce compte.
Le principe est d’évoluer progressivement vers une relation plus souple du Marocain à la devise.
En apportant toutes ces clarifications, le ministre des Finances rappelle la situation qui prévaut actuellement, une situation marquée par deux éléments de rupture qu’il qualifie de positifs : le premier est le basculement vers une nouvelle loi-cadre sur la fiscalité ; le second est la signature des accords avec les pays de l’OCDE pour l’échange des informations.
C’est pour dire qu’à partir de 2021, les choses vont changer et que tout un chacun en infraction de change a intérêt à se conformer à la réglementation en vigueur.