Ecrit par S. Es-Siari |
La dette extérieure pèse de tout son poids sur la budget de l’Etat comme en attestent les chiffres publiés par la TGR; La reprise économique étant lente, il va de soi qu’elle nécessite un soutien budgétaire. Toutefois, si elle s’accélère, il y a un impératif pour le gouvernement de rétablir ses marges de manœuvre.
Dans un contexte fort contraignant marqué par l’envolée des dépenses liées à la pandémie, une forte pression continue à être ressentie sur les ressources financières. Le déficit budgétaire s’est d’ailleurs établi à 3,6 Mds de DH à fin janvier 2022 selon la TGR.
A la même période, le besoin de financement est de 13,2 Mds de DH contre un besoin de financement de 3,6 Mds de DH à fin janvier 2021. Dans des conditions pareilles, le Trésor a eu recours au financement intérieur pour un montant de 13,5 Mds de DH.
« A fin janvier 2022, le financement extérieur net a été négatif de 244 MDH. Les remboursements du principal de la dette extérieure ont atteint 964 MDH et les tirages ont été de 720 MDH, dont 338 MDH auprès de la BIRD », annonce la TGR dans son bulletin mensuel relatif aux finances publiques.
Le financement intérieur de 13,5 Mds de DH résulte notamment : du recours au marché des adjudications pour un montant net de 20,1 Mds de DH contre 6,9 Mds de DH un an auparavant ; de la hausse des dépôts au Trésor de 229 MDH contre une baisse de 728 MDH à fin janvier 2021 ; de la ponction sur les disponibilités du Trésor auprès de Bank Al-Maghrib pour 1.391 MDH contre 184 MDH à fin janvier 2021 ; et des autres moyens de financement notamment, le numéraire chez les comptables publics, les chèques remis à l’encaissement durant les derniers jours de janvier 2022 et dont le compte courant du Trésor à Bank Al-Maghrib ne sera crédité que début février, les avances aux régisseurs,
L’encours de la dette intérieure s’est inscrit hausse de 3% à 670 Mds de DH par rapport à son niveau à fin décembre 2021.
Les charges en intérêts de la dette ont été de 911 MDH à fin janvier 2022 contre 1.402 MDH à fin janvier 2021, en baisse de 35% ou -491 MDH. Cette diminution s’explique par le recul des charges en intérêts de la dette intérieure de 25% (693 MDH contre 924 MDH) et de celles de la dette extérieure de 54,4% (218 MDH contre 478 MDH).
A fin janvier 2022 et dans le cadre de la gestion active de la dette intérieure, le Trésor a procédé à des opérations d’échange de bons, en vue de réajuster le profil de la dette. Ces opérations ont porté sur un montant global de 4,9 Mds de DH.
A ce titre, il est à rappeler que la gestion active de la dette demeure insuffisante dans la mesure où les pouvoirs publics n’exploitent pas à fond ladite gestion en recourant à la conversion de la dette en investissements.
En sus de la gestion active de la dette, le Maroc a intérêt à mener les réformes structurelles. Ces dernières doivent trouver l’espace fiscal à travers des dispositions incitatives et cohérentes à même d’élargir l’assiette fiscale et du coup à améliorer les recettes fiscales. Une amélioration de l’équité fiscale conjuguée à l’efficacité de la dépense est nécessaire pour disposer de plus de marge de manœuvre.