Ecrit par S. Es-Siari |
Depuis le déclenchement de la pandémie, la dette extérieure est sur une pente ascendante. Cette ascension se traduit ipso facto par des intérêts en hausse grevant le budget de l’Etat. A fin août 2021, les charges en intérêts de la dette ont été de 23, 7 Mds de DH (vs 22,4 Mds de DH à fin août 2020).
Le déficit budgétaire de 40,6 Mds de DH dégagé à fin août 2021 s’est traduit par un besoin de financement de 61,9 Mds à la même période (contre un besoin de 48,2 Mds de DH à fin août 2020). Face à cette dégradation du besoin de financement, le Trésor a eu recours au financement intérieur pour un montant de 5,4 Mds de DH (vs un recours au financement intérieur pour 33,6 Mds de DH à fin août 2020).
Pour ce faire, il y a eu recours au marché des adjudications pour un montant net de 35,2 Mds de DH contre 44,5 Mds de DH. On note par ailleurs la hausse des dépôts au Trésor de 15,2 Mds de DH contre une baisse de 9,8 Mds de DH à fin août 2020 ainsi que la ponction sur les disponibilités du Trésor auprès de BAM pour 3,1 Mds de DH contre une reconstruction de 1,8 Md de DH à fin août 2020. Les dépôts au Trésor ont été de 88,8 Mds de DH à fin août 2021 contre 73,5 Mds de DH à fin décembre 2020, soit une hausse de 15,2 Mds de DH.
Concernant les disponibilités du Trésor auprès de Bank Al-Maghrib, elles ont été de 3,1 Mds de DH contre 6,2 Mds de DH en début d’exercice, compte tenu de placements de 4,5 Mds de DH effectués en août 2021 et dont le remboursement n’intervient qu’en septembre 2021.
S’élevant à 640,5 Mds de DH, l’encours de la dette intérieure est en hausse de 6% par rapport à son niveau à fin décembre 2020. Ceci s’explique notamment par le recours du Trésor au marché des adjudications pour un montant net de 35,2 Mds de DH, résultant de souscriptions pour 92,6 Mds de DH et de remboursements pour 57,3 Mds de DH.
Concernant le financement extérieur, il est de 2,5 Mds de DH à fin août 2021. Les remboursements du principal de la dette extérieure ont atteint 6,4 Mds de DH et les tirages ont été de 8,9 Mds de DH, dont 3,2 Mds de DH auprès de la BIRD.
« A fin août 2021 et dans le cadre de la gestion active de la dette intérieure, le Trésor a procédé à des opérations d’échange de bons, en vue de réajuster le profil de la dette. Ces opérations ont porté sur un montant global de 13,7 Mds de DH », apprend-on auprès de la TGR.
En effet, avec la crise sanitaire liée au Covid19, l’e gouvernement n’a eu comme alternative pour faire face aux besoins de plus en plus pressants que d’appuyer sur l’accélérateur de l’endettement. L’endettement public global est proche des 100% du PIB. On assite par ailleurs à un changement de configuration de la dette publique dans la mesure où la part de la dette extérieure a progressé à fin 2020 à 37% (vs 20% avant le déclenchement de la crise). La part de la dette intérieure a reculé à 63% à fin 2020 contre 80% avant la crise.
Les charges en intérêts de la dette ont été de 23.703 MDH à fin août 2021 contre 22.844 MDH à fin août 2020, en augmentation de 3,8%. Cette hausse s’explique par l’augmentation des charges en intérêts de la dette intérieure de 1,1% (20.725 MDH contre 20.504 MDH) et par celles de la dette extérieure de 27,3% (2.978 MDH contre 2.340 MDH)
Les dernières projections de BAM annoncent que l’endettement du Trésor s’alourdirait de 76,4% du PIB en 2020 à 77,8% du PIB en 2021 et à 80% en 2022. Elles révèlent par contre que la dette intérieure progresserait de 58,1% du PIB en 2020 à 58,9% en 2021 et à 60,5% en 2022. Celle extérieure passerait de 18,3% du PIB en 2020 à 18,9% en 2021 puis à 19,5% en 2022.

Source : BAM
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