Le Maroc a voulu faire du e-gov une priorité nationale qui non seulement facilitera la vie aux citoyens mais également la transparence de la gestion de l’administration publique. Sauf qu’entre la volonté et son exécution sur le terrain, il y a encore du chemin à faire.
Preuve en est, les derniers chiffres des services de l’administration dévoilés par le ministère chargé de la Réforme de l’administration et de la fonction publique. Il ressort de l’enquête consacrée à l’évaluation de la maturité des services électroniques que les services de l’administration de niveau 4 complètement dématérialisés ne représentent que 23,27 %.
Ces résultats ne font que confirmer le constat relevé par la Cour des comptes dans le rapport publié en mai dernier sur la stratégie Maroc Numeric 2013 (MN 2013). Un rapport qui a pointé du doigt la régression qu’a enregistrée le Maroc en matière de développement des services en ligne. Rappelons que l’évolution du Maroc dans le classement des Nations Unies est passé du 82ème rang en 2014 au 78ème en 2018 dans l’indice des services en ligne et 110ème dans l’indice de l’e-gouvernement. C’est dire que le Maroc est encore loin des ambitieux objectifs qu’il s’est fixés.
Là où il a avancé c’est au niveau 1 qui porte sur l’information avec près de 46% des services électroniques de l’administration. Quant au niveau 3 relatif aux, prestations partiellement dématérialisées, il ne dépasse pas 28%.
Sur le terrain, les services fournis aux citoyens représentent 60% du niveau 1 consacré à l’information. Ce qui reflète une faible préparation électronique, selon les conclusions de l’enquête présentée par le ministre de tutelle, Mohamed Benabdelkader.
L’enquête relève que l’index « e-Readiness » permettant de mesurer la maturité électronique des services se situe à 48%, un taux calculé sur la base d’un modèle de scoring qui évalue la disponibilité des critères évalués au niveau du service concerné.
« L’utilisation des technologies de l’information en tant que priorité dans le chantier de la modernisation de l’administration, offre un mécanisme important pour améliorer les performances de la gestion administrative et fournir efficacement de meilleurs services publics aux usagers où qu’ils soient », a rappelé le ministre.
Il regrette que le faible impact du développement de l’offre des services numérisés au Maroc au cours de la dernière décennie sur la qualité des prestations aux usagers, en particulier celles nécessitant des transactions et des documents auprès d’autres départements.
Mais à quoi ce constat est-il dû ?
D’après Mohamed Benabdelkader ce constat est le résultat d’un manque en matière de complémentarité entre les divers départements ainsi que l’absence d’un environnement favorable, concernant en particulier les textes juridiques régissant la transformation numérique.
Rappelons que pour pallier ce manque, un projet de loi relatif à l’administration électronique est déposé au Secrétariat général de gouvernement. Un projet destiné à asseoir les bases d’une administration électronique en mesure de hâter la cadence de ce chantier d’envergure.