Après l’Espagne, c’est la France qui vient de faire appel à la main d’œuvre ouvrière marocaine. Une demande qui n’est pas passée inaperçue dans les provinces visées par l’annonce de l’ANAPEC. Les images qui circulent sur les réseaux sociaux montrent une foule de personnes devant la maison des jeunes de Oulad Teima à Taroudant. Ils étaient plus de 2000 hommes à se présenter pour déposer leur candidature.
Car contrairement à l’Espagne qui recrute plutôt des femmes, la demande française a ciblé les hommes âgés entre 25 et 45 ans.
Un contrat alléchant de 2 à 4 mois qui offre un salaire mensuel de 1.525 euros soit l’équivalent de 16.241 DH par mois pour 39 heures de travail par semaine. Au Maroc, avec ces conditions et un SMAG de 73,22 DH la journée, l’ouvrier toucherait 1.903 DH soit environ 9 mois de travail. Ce qui explique l’engouement qu’a suscité l’annonce de l’ANAPEC. Malheureusement l’offre du producteur Corse spécialisée dans la collecte des agrumes (clémentines) ne peut absorber toute cette offre de main-d’œuvre. Contacté par nos soins, le Directeur général de l’ANAPEC Abdelmounaim Madani nous a expliqué que cette opération qui s’inscrit dans le cadre de la coopération économique entre le Maroc et la France ne concerne que 200 ouvriers.
Quant à la marée humaine qui s’est présentée pour le dépôt des candidatures, le DG de l’Agence nous a affirmé que l’ANAPEC, dans une optique de transparence, a diffusé l’annonce au niveau de deux provinces Taroudant et Berkane qui ont la vocation de cette activité.
« Il s’agit d’opération ponctuelle qui s’inscrit dans le cadre d’une migration économique concertée entre les deux pays. Rappelons que depuis le Pacte mondial sur les migrations (PMM) ou Pacte de Marrakech, tous les Etats se sont engagés à promouvoir une migration régulière », précise Abdelmounaim Madani.
L’ANAPEC est dans une dynamique de prospection des opportunités de placement des jeunes et de les insérer sur le milieu du Travail aussi bien au niveau national qu’international. En effet, face à une économie marocaine qui ne crée pas autant d’opportunités d’insertion de nos jeunes, ces ouvertures permettent d’absorber, un tant soit peu, le déficit du chômage notamment en milieu rural.
La réussite de l’opération des saisonnières agricoles en Espagne semble séduire d’autres producteurs agricoles européens.
« L’ANAPEC qui préside l’Association mondiale des services publics d’emploi (AMSEP) promut le modèle de la migration circulaire concertée. Sachez qu’il y a une forte compétition sur le marché international dans ce domaine. C’est pourquoi nous œuvrons pour renforcer l’image de notre pays et celle de notre main-d’œuvre. Je tiens à souligner que la part de l’ANAPEC dans le flux migratoire du Maroc vers le Canada, à titre d’exemple, augmente grâce de l’attention portée à cette destination », explique le DG de l’Agence.
L’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) a donc contacté l’ANAPEC pour initier cette opération de migration qui constitue la réouverture de la migration économique entre le Maroc et la France.
« Cette opération est un signal de la reprise de la coopération de la migration économique avec la France. Surtout qu’il y a un fort potentiel de reprise avec des secteurs productifs français », tient à préciser Abdelmounaim Madani.
1 comment
Pas la peine d’aller jusqu’au Maroc pour avoir cette main d’oeuvre ???,il ya déjà les migrants qui sont sur le territoire français et qui n’attendent qu’à être appelé pour travailler,quelle contradiction politique ???