Tout en étant un pays ayant nombre d’honorables institutions, l’institution monarchique au Maroc joue un rôle prépondérant dans la société marocaine. D’abord, le Roi, souverain et Commandeur des croyants jouit aussi bien de la légitimité politique et religieuse que de la ferveur populaire. C’est l’unique institution qui rallie à l’unanimité toutes les franges de la société marocaine, à raison par ailleurs.
C’est notre valeur refuge, notre ultime recours, après Dieu, lorsque tout va mal. Il est le garant du maintien en harmonie de la diversité marocaine. Diversité religieuse, ethnique, culturelle, politique, de pensée, d’opinion…
Et les exemples sont légion dans ce sens.
A commencer par la chose politique même. Imaginez un instant quelle serait l’action politique et partisane du pays, si le Roi ne faisait pas régulièrement des rappels à l’ordre à tous les acteurs du microcosme politique ?
Imaginez si le Roi n’avait pas alerté toutes les composantes de la société sur l’urgence de revoir le modèle de développement du pays ?
Imaginez si le Roi n’appelait pas tout le temps à activer l’ascenseur social, à améliorer les services élémentaires à la population, l’intégration du sang neuf dans la gestion de la chose publique ?
Imaginez si le Roi n’a pas œuvré en faveur du respect des droits des femmes (Code de la famille, transfert de la nationalité, lutte contre les violences faites aux femmes…) ?
Imaginez si le Roi ne veillait pas régulièrement sur l’état d’avancement des grands chantiers que des plus petits projets, pour en faire bénéficier les Marocains ?
Et la liste est loin d’être exhaustive !
La monarchie sous l’ère Mohammed VI a été confrontée à plusieurs défis, à commencer par le 16 mai 2003. A l’époque, le Roi, qui n’avait pas encore bouclé sa quatrième année de règne, aurait pu faire jouer la carte sécuritaire et verrouiller tout le système. Il n’en était rien. Alors que beaucoup de voix se levaient pour dissoudre le parti justice et développement, le Monarque, Docteur en Droit, en décide autrement : il faut fédérer autour d’un projet de société pour le Maroc, qui ne doit exclure aucun de ses enfants.
Récemment encore, en voulant bien gracier tous les accusés dans l’affaire Raissouni, le Souverain a fait montre d’une grande clairvoyance qui sied à son étoffe de chef d’Etat, de la clémence du père de la nation… Mais le Roi ne peut pas se mettre derrière chaque Marocain. C’est plutôt à tous les Marocains de se mettre derrière Lui et Lui prêter main forte dans ce projet de société que nous voulons tous, mais qu’il est pour l’instant seul à soutenir et à défendre.
Et c’est on ne peut plus facile : que chacun assume et remplisse scrupuleusement la tâche qui lui incombe… avant de réclamer d’accéder à un droit.
Que les partis politiques remplissent leur rôle d’encadrement de la population en instaurant une véritable démocratie interne dans chaque parti pour regagner la confiance de la population.
Que le contribuable paye ses impôts à l’Etat pour que ce dernier continue d’investir dans des projets qui ont des retombées positives pour ce même contribuable.
Que l’Etat soit plus regardant sur ces deniers publics, réduise son train de vie et se serre la ceinture dans cette conjoncture de raréfaction des ressources.
Que le secteur privé prenne conscience de son rôle de véritable locomotive de la croissance et investisse davantage dans notre économie et dans les ressources humaines.
Que la société civile accorde ses violons, pour celles opérant dans un seul domaine, pour renforcer la portée de leurs actions.
Que les jeunes croient en eux, ne baissent pas les bras et ne se laissent pas appâter par l’eldorado de l’autre côté de la Méditerranée.
Et que les banques mettent la main à la poche !
Le débat est salutaire. Oui, on aspire à la modernité, à la démocratie, à une vie digne… Mais, il faut également joindre l’action à la parole.