Interviewée par N.E.S à Munich Lamiae Boumahrou |
Le Maroc et l’Allemagne célèbrent cette année 10 années de coopération dans le domaine de l’énergie. Interviewée dans le cadre du Women Energize Women, Ellen Von Zitzewitz, directrice adjointe de la coopération Energie-climat au Ministère fédéral allemand des Affaires économiques et de l’Action Climatique, nous a précisé qu’il est temps de mettre en œuvre les programmes sur lesquels le Maroc et l’Allemagne ont travaillé ensemble notamment dans le domaine de l’hydrogène.
EcoActu.ma : Le Maroc et l’Allemagne ont un partenariat dans le domaine de l’énergie et de l’environnement qui remonte à 2012 avec la création de Partenariat Energétique Marocco-Allemand PAREMA. Comment évaluez-vous ce partenariat ?
Ellen Von Zitzewitz : Nous sommes très heureux de pouvoir célébrer cette année les dix ans de partenariat énergétique avec le Maroc. Nous avons accompli beaucoup de choses en cours de route et nous comptons développer davantage notre partenariat notamment dans le cadre de la stratégie de l’hydrogène. Un projet dans lequel mes collègues de GIZ étaient également très investis. Je pense qu’il est temps de le mettre en œuvre.
Nous avons également travaillé sur des programmes d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables. Notre partenariat œuvre également sur les interconnexions du réseau mais aussi sur l’intégration du système des énergies renouvelables.
Il y a donc de nombreux jalons sur lesquels l’Allemagne et le Maroc travaillent ensemble. Je tiens à préciser que nous préparons en ce moment la célébration des dix ans du partenariat énergétique Maroc-Allemagne. Une célébration qui se tiendra durant le 2ème semestre de l’année en cours. Nous espérons tous venir au Maroc à l’occasion.
Le Maroc est parmi les pionniers du développement des énergies renouvelables en Afrique. Pensez-vous qu’il pourrait exporter de l’énergie verte en Allemagne surtout avec le projet de l’hydrogène vert ?
Je pense que le Maroc est parvenu à environ 38% des énergies renouvelables dans son mix énergétique avec un objectif de 52% à l’horizon 2030. Clairement, la première étape consistera à éliminer progressivement l’énergie à base de charbon au Maroc, puis augmenter les capacités d’énergies renouvelables qui pourront être construites avec l’hydrogène vert.
Aussi, est-il important de trouver un équilibre entre ces deux éléments. Cela dit, je pense qu’il y a une grande demande d’hydrogène pour le marché marocain lui-même, comme l’ammoniac pour l’agriculture. Mais le pays pourrait certainement devenir un pays exportateur d’énergie à l’avenir.
Quels sont les moyens humains, techniques et financiers que l’Allemagne déploie dans le cadre de ce partenariat stratégique entre les deux pays dans le domaine des énergies ?
Nous avons un important programme de partenariat avec notre ministère de la coopération économique. Ainsi, le volume de tous les programmes que nous menons en tant que gouvernement fédéral allemand dépasse les 2 milliards d’euros.
Et le partenariat énergétique est le cadre dans lequel nous travaillons avec différents ministères sur les différents volets de la coopération énergétique. Je représente donc le ministère de l’Énergie et de l’Action pour le climat, mais je travaille en très étroite collaboration avec mes collègues de l’Environnement et ces collègues de la Coopération économique. Ce sont donc les trois principaux ministères allemands qui soutiennent le secteur énergétique marocain.
L’initiative Women Energize Women que l’Etat fédéral Allemand vise à promouvoir le rôle de la femme dans le domaine de l’énergie. Pensez-vous que la femme dans le monde arabe et au Maroc en particulier joue-t-elle le rôle qui lui incombe dans le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique ?
Les femmes au Maroc sont formidables et regorgent de potentialités. Chaque fois que je pars en visite au Maroc, je suis vraiment surprise par la force des femmes marocaines. Vous avez maintenant une ministre marocaine de l’énergie qui est une femme très puissante. Je crois donc que les femmes marocaines peuvent prendre une position forte dans la transition énergétique du Maroc.
