Interviewée par N.E.S à Munich Lamiae Boumahrou |
Plus que jamais l’accélération du développement des énergies renouvelables est au centre des préoccupations notamment des pays consommateurs d’énergie en l’occurrence l’Allemagne. Interpellée en marge du Women Energize Women, Dr Simone Peter, Présidente du German Renewable Energy Federation BEE nous rappelle les défis futurs communs à relever dans ce domaine à l’aune des nouvelles donnes mondiales.
EcoActu.ma : Le développement des énergies renouvelables n’est plus un choix mais une nécessité pour faire face aux effets du changement climatique. Pensez-vous que les pays pollueurs sont suffisamment engagés pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris ainsi que ceux des ODD?
Dr Simone Peter : Je pense que les pays industriels doivent agir maintenant parce qu’il s’agit d’une crise climatique, d’une crise des coûts des énergies fossiles voire même d’approvisionnement, notamment en Europe à cause de la guerre en Ukraine. Il est donc urgent d’agir et d’accélérer la transition énergétique. Nous devons donc éliminer progressivement les énergies fossiles et développer plus rapidement les énergies renouvelables.
Les pays industrialisés de l’Union Européenne notamment l’Allemagne fournissent beaucoup d’efforts pour réduire au maximum le recours aux énergies fossiles. D’ailleurs, tout récemment, précisément depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, une nouvelle discussion s’est engagée. Cette discussion semble vraiment inciter à la croissance des énergies renouvelables, à la transformation de l’indépendance énergétique et la production d’énergie au niveau national ou importée. Je pense que le plus important c’est que les pays industrialisés accélèrent ce processus de substitution des énergies fossiles.
Le Maroc est l’un des pays précurseurs dans le développement des énergies renouvelables avec un objectif très ambitieux ne serait-ce qu’atteindre 52% des énergies renouvelables dans le mix énergétique à l’horizon 2030. Quelles sont les opportunités de coopération entre le Maroc et l’Allemagne dans le domaine énergétique ?
En effet, je sais que le Maroc est précurseur dans le développement des énergies renouvelables. J’ai passé quelques jours au Maroc en marge de la COP22 en 2016.
Donc, il y a beaucoup d’opportunités à saisir dans le domaine des énergies, de l’hydrogène et du stockage non seulement au niveau national, mais aussi européen et ce grâce au partenariat Europe-Maroc.
Il est impératif de réfléchir sur les nouvelles opportunités à explorer entre le Maroc et le continent européen. Des opportunités dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant notamment avec l’organisation de l’importation de l’hydrogène ainsi que des énergies renouvelables.
Il y a donc d’énormes pistes de coopération à saisir sachant que des partenariats formels avec le Maroc existent déjà. Ces nouvelles opportunités ne peuvent être que bénéfiques pour les deux pays.
En raison de la guerre en Ukraine, les pays européens, en l’occurrence l’Allemagne, cherchent à réduire leur dépendance du pétrole et du Gaz Russe. Pensez-vous que le Maroc pourrait devenir une alternative pour augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique Allemand ?
Je sais que le gouvernement allemand est engagé dans cette dynamique entre différents pays. Je pense donc qu’il va renforcer les partenariats car tout le monde est conscient qu’il faut accompagner la transition énergétique. A noter que le développement de l’hydrogène est un sujet très important parce que les pays industrialisés comme l’Allemagne ont besoin d’énergie pas seulement électrique mais aussi à base d’hydrogène, en l’occurrence l’hydrogène propre. Nous devons donc construire ensemble une industrie des énergies renouvelables et produire de l’hydrogène à partir des énergies renouvelables.