Lahcen Daoudi, ministre des Affaires générales et de la Gouvernance a commenté à l’équipe de EcoActu.ma l’avis du Conseil de la Concurrence sur le plafonnement des marges bénéficiaires des hydrocarbures liquides. Nous avons également recueilli à chaud la réaction des pétroliers sur la décision d’opérer un plafonnement.
Le verdict tombe enfin. Le Conseil de la Concurrence, sous la présidence de Driss Guerraoui, a rendu public ce matin son avis sur la demande du gouvernement sur la réglementation des prix des carburants liquides.
Après plusieurs semaines de concertation, l’équipe de Driss Guerraoui a fait parvenir, comme prévu, hier jeudi 14 février sa décision à Lahcen Daoudi, ministre des Affaires Générales et de la Gouvernance.
L’avis porte la légalité de la demande du gouvernement et sur la pertinence d’actionner l’article 4 de la Loi sur la liberté des prix et de la Concurrence qui dispose «Les dispositions des articles 2 et 3 ci-dessus ne font pas obstacle à ce que des mesures temporaires contre des hausses ou des baisses excessives de prix, motivées par des circonstances exceptionnelles, une calamité publique ou une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé, soient prises par l’administration, après consultation du conseil de la concurrence. La durée d’application de ces mesures ne peut excéder six (6) mois prorogeable une seule fois par l’administration ».
Pour en savoir davantage sur la décision du gouvernement suite à cet avis, l’équipe d’EcoActu.ma est partie à la rencontre de Lahcen Daoudi qui nous a assurés que « oui » il y aura plafonnement des marges bénéficiaires des hydrocarbures liquides.
Pour avoir la réaction à chaud des pétroliers, nous avons contacté Adil Ziady, Président du Groupement des pétroliers du Maroc (GPM) qui nous a confié que les opérateurs n’auront d’autre choix que de se plier aux décisions du gouvernement. Toutefois, il estime que cette décision est un retour en arrière et va à l’encontre du principe même de la libéralisation. « Le plafonnement va nous porter préjudice. Et pour cause, avec la libéralisation du marché, les sociétés pétrolières se sont engagées sur des investissements importants notamment dans la constitution de stocks stratégiques, la rénovation des réseaux, le développement des capacités prévues… », regrette-t-il.
Pour Adil Ziady avec cette décision, le risque d’un retour à l’ancien système de compensation n’est pas écarté.
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