Ecrit par Lamiae Boumahrou |
Après plusieurs années de pratiques anti-concurrentielles des jetons de peinture, Moulay Hafid Elalamy entre en jeu et met fin à cette pratique longtemps décriée. Une circulaire est en cours d’élaboration pour définir les modalités de l’arrêt définitif des jetons de peinture notamment le délai, les sanctions…
C’est une bataille de gagné dans la guerre de la protection du consommateur. La pratique des jetons de peinture tant contestée arrive à sa fin. Le maître d’œuvre de cette victoire, n’est pas le Conseil de la Concurrence qui s’est penché sur le dossier depuis des mois, mais bien le ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie Numérique, Moulay Hafid Elalamy. En enfilant la casquette du garant du respect des droits du consommateur, le ministre met fin à la pratique de la guerre des jetons dont ont profité bon nombre d’acteurs des années durant.
En effet, ce dossier traine dans les annales du Conseil de la concurrence depuis 2010, date du dépôt de la première saisine. Malgré les avancées réalisées après la réanimation du Conseil, le dossier est toujours au stade de l’étude.
Nous apprenons d’une source, qui souhaite garder l’anonymat, que le ministre a réuni, hier mercredi 3 mars, pour la deuxième fois, les opérateurs du marché de la peinture au Maroc après une réunion tenue le 9 février (95% du chiffre d’affaire de la profession était représenté).
La réaction du ministre était ferme. « Les jetons doivent arrêter maintenant », nous apprend notre source. C’est un MHE furibond qui a appelé la profession à se plier à l’application des lois en vigueur en l’occurrence la loi sur le consommateur et celle sur la liberté des prix et de la concurrence. « C’est l’intérêt de 26 millions de consommateurs qui est en jeu. Je suis prêt à vous aider mais pas au détriment du consommateur », aurait martelé le ministre de l’Industrie.
En effet, cette pratique bafoue depuis des années d’un revers de la main tous les droits du consommateur. EcoActu.ma a soulevé à plusieurs reprises les pratiques anticonstitutionnelles dans le marché de la peinture, prohibées par les articles 6, 7 et 8 de la loi 104.12 sur la liberté des prix et de la concurrence. Un consommateur qui est à la merci du marché, des producteurs de peinture mais aussi de certains peintres mal honnêtes.
Pour rappel, la pratique du jeton consiste à mettre sur le marché des jetons d’une valeur qui varie de 15 à 40% du prix du seau de peinture et dans certains cas jusqu’à plus de 60%. La valeur du jeton peut atteindre 400 DH pour un seau de peinture de 638DH que le consommateur paye de sa poche et que le peintre récupère par la suite. Alors pour gagner plus, le peintre oriente le choix de ses clients vers les plus offrants. Par conséquent, le grand perdant de cette histoire est bien évidement le client final qui se plie aux recommandations (marques) du peintre et paye le plein tarif sans soupçonner l’existence d’une telle pratique.
Nous apprenons que le ministère de l’Industrie et celui de l’Intérieur vont mettre en place ce jeudi 4 mars des commissions régionales pour veiller sur le terrain au respect de cette décision.
Une circulaire est en cours d’élaboration par le ministère de l’Industrie pour définir les modalités de cette décision d’arrêt immédiat des jetons de peinture mais aussi le délai qu’il sera accordé aux opérateurs pour retirer du marché tous les jetons en circulation.
Les réfractaires s’exposeront à des sanctions allant jusqu’à la fermeture des usines pour une année, nous apprend notre source. Ce qui est sûr c’est que le prix des peintures va connaitre une baisse qui va profiter au consommateur longtemps lésé.
2 Commentaires
Tres bonne action . Les autres secteurs doivent suivre et y en a beaucoup.
Bon courage et bravo mr le ministre.
C’est une bonne initiative